Diego Simeone : "Quand Griezmann va bien, l'équipe joue à un tout autre niveau"

"Quand je fais des coiffures ou des couleurs étranges, c'est que je suis très heureux et que ça va sur le terrain." Antoine Griezmann avait prévenu il y a un mois, à l’occasion d’une partition brillante contre Valladolid : son "look" capillaire est un témoin de son épanouissement. Depuis, le rose de sa chevelure n’a pas terni et les Colchoneros n’ont pas perdu en Liga. Dimanche, l’international français a inscrit l’unique but de la rencontre, lors du succès des siens à domicile face à l’Athletic Club.

Parti de la ligne médiane, il a sollicité un une-deux avec Memphis Depay – qui venait d’entrer –, a récupéré le ballon avec un peu de réussite et s’en est allé débloquer la situation, d’une frappe croisée du gauche à l'orée des vingt dernières minutes. Interrogé sur son homme providentiel, Diego Simeone a mis en avant l’option tactique que "Grizou" lui offre, par sa capacité à évoluer relativement bas sur le terrain : "Il nous a permis de jouer avec deux attaquants devant lui, c’est ainsi qu’on a trouvé le chemin du but."

Un rôle de n°10 que Griezmann magnifie par son volume de jeu, tout en conservant son aptitude à conclure les actions. Comme il peut l’être avec les Bleus, l’international français est ce joueur polyvalent susceptible de faciliter la vie d’une équipe, au-delà des statistiques (ce n’est "que" son septième but en championnat cette saison). "Quand il va bien, l’équipe joue à un tout autre niveau. En termes de circulation, de passes, de combinaisons… on a plus d’options pour attaquer"¸ poursuit Simeone en conférence de presse.

"Ilest déterminant pour nous, super-important", salue l’entraîneur argentin, au sujet de celui qui a l’habitude de trouver la faille face à Bilbao. Avec quatorze buts contre cet adversaire, Antoine Griezmann tient sa victime préférée, et ce même si elle lui a longtemps résisté dimanche. "Ils (les joueurs de l’Athletic Club) ont d’abord été meilleurs que nous, physiquement et techniquement", a concédé l’attaquant de l’Atlético. "On a réalisé une prestation de très haut niveau... surtout en deuxième période"¸ enchaîne son coach.

Ce réveil sur 90 minutes en est aussi un à l’échelle de la saison, d’après le technicien de 52 ans : "Il y a eu un changement très clair après la Coupe du monde. Les joueurs sont focalisés et cela amène des résultats, il n’y a pas de hasard." Les Colchoneros ont des vues sur le podium, à deux points de la Real Sociedad (3e) après 22 journées, forts d’une série de six rencontres sans défaite en Liga. Mais ils ne signent pas la plus grande saison de l’ère-Simeone – loin s’en faut – et leur élimination précoce de toute Coupe d’Europe l’illustre.

Au rang des fausses notes, il y a aussi l’élimination en quart de finale de la Coupe du Roi, sur la pelouse du Real Madrid (3-1 après prolongation, le 26 janvier). C’était cinq jours après la performance clinquante de Griezmann qui lui avait valu sa sortie "sport et cheveux". De quoi en relativiser la dimension "déclic". Samedi prochain, l’Atlético se déplace de nouveau à Bernabéu, en Liga cette fois. Désireux de voir encore la vie en rose, comme l’a suggéré le club sur les réseaux sociaux, en clin d’œil à son homme à tout faire.