France - Pologne - Bleus - "On emprisonne le gardien" : arrêter un penalty, une mission devenue "impossible"

ParMartin Mosnier

Mis à jour 26/06/2024 à 15:50 GMT+2

Mike Maignan a subi les nouvelles lois du jeu face à la Pologne (1-1). Alors que Robert Lewandowski a pu plusieurs fois stopper sa course d'élan, lui a arrêté la première tentative du Polonais… pour rien. De quoi rendre fou de rage le principal intéressé et tous ceux qui défendent la cause des gardiens de but. Pour eux, un rapport d'inéquité s'installe en faveur du tireur.

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Rester sur sa ligne, ne plus toucher les poteaux ni la barre transversale, ne pas distraire le tireur en retardant l'exécution du penalty. Bref, être un gardien docile, tranquille et attendre gentiment. La loi 14 de l'International Football Association Board place le gardien dans une cage avant chaque penalty. Le tireur, lui, peut stopper sa course d'élan, attendre que son adversaire choisisse un côté avant d'exécuter la sentence.

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Mardi, face à la Pologne, Mike Maignan a subi l'évolution du jeu. Il a arrêté la première tentative de Robert Lewandowski mais n'avait pas les deux pieds sur la ligne au moment du tir. Deuxième chance : le Polonais stoppe deux fois sa course d'élan, le Milanais ne bronche pas, mais Lewy trouve le poteau rentrant. Bingo. Et pourtant, il n'y a absolument rien à redire. L'arbitre de la rencontre a pris les bonnes décisions et appliqué le règlement à la lettre.

Miuke Maignan (France) face à la Pologne

Crédit: Getty Images

Demain, on va nous empêcher de mettre les mains pour arrêter un penalty ?

Alors, peu importe la frustration de Maignan, c'est ainsi. Les sages ont décidé de favoriser l'attaquant, les buts, les chiffres, le spectacle. Tant pis pour les gardiens. Le rapport de force penchait déjà en faveur des tireurs. "Demain, on va nous empêcher de mettre les mains pour arrêter un penalty ? On va nous dire de nous mettre dos au tireur ? On va nous positionner sur la ligne selon les souhaits du tireur ? J'extrapole peut-être mais on va vers quelque chose qui me fait vraiment peur", nous avait confié Charles Itandje, l'ancien gardien de Lens et Liverpool il y a un an.

"Tu ne sais pas où tu vas avec cette équipe"

"On emprisonne le gardien, continue Christophe Lollichon, ancien entraîneur des gardiens de Chelsea aujourd'hui à Dunkerque. Il ne peut plus bouger et ça devient pénible. Il faut restaurer un rapport d'égalité entre le gardien et le tireur. Ça ne me dérange pas qu'un attaquant marque des temps d'arrêt sauf si on bride le gardien en face. Aujourd'hui, ça devient impossible pour le gardien et on veut clairement diminuer les chances d'arrêter le ballon. S'il veut se suspendre à la barre, pourquoi on le prive de ça ? C'est comme si on supprimait les panenka. Ça n'aurait aucun sens. Il n'y a plus d'équité."

Maignan, lui, a laissé déborder son ras-le-bol sur ses réseaux. Ça ne changera rien. Les lois sont faites ainsi.