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France - Pays-Bas - Marcus Thuram : boulet ou bouée ?

Martin Mosnier

Mis à jour 21/06/2024 à 18:01 GMT+2

Marcus Thuram occupe un poste hybride dans le onze des Bleus. Le Milanais est dans l'axe en attaque et défend sur le côté gauche. Le but : équilibrer l'équipe et mettre Antoine Griezmann et Kylian Mbappé dans les meilleures conditions. Suffisant pour justifier la fadeur de ses prestations offensives ? Thuram est sacrifié comme Matuidi ou Sissoko avant lui.

19 buts en 142 sélections cumulées : derrière Mbappé, le desert ?

Que faut-il attendre de Marcus Thuram ? Voilà une des vraies questions qui animent ce début d'Euro des Bleus alors que les prestations de l'Intériste depuis le début de la préparation alternent entre le médiocre et le moyen. Aucun but, aucune passe décisive et trop peu d'occasions franches : le bilan offensif frise le néant. Thuram, avant-centre en phase offensive, à gauche quand les Bleus n'ont pas le ballon, apparaît emprunté, parfois gauche, dans ses prises de balle et fait trop souvent perdre du temps à son équipe en multipliant les touches de balle inutiles. Face à l'Autriche, son incapacité à proposer une solution dans les zones dangereuses ou à servir de relais utile en ont fait un boulet sur de nombreuses occasions plus ou moins franches.
Pourtant, son statut de titulaire n'est aujourd'hui pas en danger. Si Didier Deschamps aimerait sans doute plus de réalisme, de justesse et d'application, Thuram remplit aux missions premières confiées par son sélectionneur : veiller à l'équilibre de l’équipe, libérer Griezmann et Mbappé de certaines tâches défensives. A chaque grande compétition ou presque, Deschamps sacrifie un de ses hommes soit pour mettre ses meilleurs joueurs dans un fauteuil soit pour assurer la stabilité du onze. Ici, en l’occurrence, son avant-centre coche les deux cases.
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Faut-il absolument faire jouer Mbappé ?

Sissoko 2016, Matuidi 2018, Thuram 2024

En 2016, Moussa Sissoko s'occupe du côté droit pour réaxer Antoine Griezmann en soutien d'Olivier Giroud. En 2018, Blaise Matuidi joue les ailiers gauches de fortune pour les mêmes raisons et parce que la titularisation de Mbappé à droite oblige à rééquilibrer les forces. Thomas Lemar et Ousmane Dembélé ne seront plus que des solutions secondaires.
En 2022, c'est Antoine Griezmann qui redescend d'un cran, dans le cœur du jeu parce que les forfaits de Paul Pogba et N'Golo Kanté laissent un vide. Toutes ces options ont plutôt réussi aux Bleus. Matuidi ne fut jamais un grand ailier de débordement mais la France a remporté la Coupe du monde. Thuram 2024 sera-t-il le Matuidi 2018 ? "À partir du moment où je suis sur le terrain, ça me plait, je suis l’homme le plus heureux du monde, qu’importe le rôle que j’occupe, confiait samedi le principal intéressé, conscient que sa place dans le onze dépend de sa faculté à se sacrifier. J’essaie de trouver une solution pour aider l’équipe et faire le maximum. Quand on est en équipe de France, on se met au service du collectif et du groupe."
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Blaise Matuidi en finale de la Coupe du monde 2018.

Crédit: Getty Images

21 sélections, 2 buts

On y revient : que faut-il attendre de Marcus Thuram ? Sa prestation brouillonne contre l'Autriche peut-elle être la norme ? Si ses actions ratées ont marqué les esprits, le staff retiendra surtout qu'il a parcouru 11,1 kilomètres en 90 minutes et que seul N'Golo Kanté fait mieux (11,8). Mbappé, lui, n'en a affiché que 8,2 au compteur et on sait qui s'est occupé de compenser sur l'aile gauche. "Je pense qu'on résout les problèmes défensifs en équipe. Ce n'est pas un seul joueur ou une seule action qui définit l'action défensive, c'est en tant que bloc. Il faut de l'envie de faire la course, d'aider le partenaire", a continué le généreux Milanais.
De l'envie, il en déborde et il le paie sans doute dans la surface adverse. A la différence de Sissoko en 2016 ou de Matuidi en 2018, Thuram est un pur offensif qui a tout de même planté 15 pions chez le champion d'Italie cette saison. Ce que l'on pouvait facilement excuser à l'ancien Parisien ou au Nantais est nettement moins pardonnable pour l'Intériste. Celui qui ne pèse que 2 buts en 21 sélections a trop rarement imprimé sa marque en équipe de France et tous ses efforts ont bien du mal à justifier la pauvreté de ses prestations offensives. Surtout avec la variété des talents qui composent le banc (Giroud, Barcola, Coman…). Face à l’Autriche, ce fut suffisant même si les Bleus ont bien failli le payer. Et face à plus menaçant ? Tant que Mbappé et Griezmann y trouvent leur compte, Thuram ne craint a priori pas grand-chose.
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Griezmann perd-il de son influence ? "Il ne faut pas s'inquiéter pour lui, mais..."

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