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France - Belgique - Rabiot, Barcola, Mbappé, Thuram : A gauche 4 options, 4 façons d'aborder le problème belge

Martin Mosnier

Mis à jour 30/06/2024 à 08:39 GMT+2

Didier Deschamps a tenté trois options à gauche depuis le début de l'Euro. Aucune n'a donné pleinement satisfaction. Au Qatar, c'est Kylian Mbappé qui occupait le couloir avec la réussite que l'on connaît. Face à Thimothy Castagne et la Belgique, que faire ? Offrir l'aile à un ailier dribbleur, un milieu bétonneur ou mettre Mbappé dans un fauteuil ? A moins qu'on ne s'oriente vers un losange...

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Que faire ? Jusqu'ici, rien n'a marché ou alors partiellement. En Allemagne, le côté gauche de l'attaque des Bleus est le terrain d'expérimentation de Didier Deschamps. Trois options ont été testées en autant de rencontres de poules et si le sélectionneur des Bleus pourrait s'orienter vers un 4-4-2 losange contre la Belgique lundi (18h), c'est que les quatre options qui se dessinaient autour d'un schéma plus classique n'ont pas convaincu DD.
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Rabiot et le cadenas

Face aux Pays-Bas, l'équipe supposée la plus dangereuse de son groupe, la France a choisi de bloquer Denzel Dumfries et son côté gauche dans un 4-4-2 asymétrique et Adrien Rabiot façon mur de Berlin. Les bénéfices sont connus et Dumfries n'a pas montré le bout de son nez. Cette solution reste la plus probable alors que Thimothy Castagne, l'arrière gauche des Belges, est l'un des joueurs les plus fiables dans un effectif en souffrance.
Le côté droit des Belges est un vrai danger et Deschamps n'est pas du genre à partir à la guerre sans munition et en claquette. Si son apport offensif est limité dans cet Euro, le polyvalent Castagne a joué piston sous les ordres de Gian Piero Gasperini à Bergame. Mettre Rabiot à gauche, c'est aussi permettre à Deschamps de ne pas choisir entre le milieu de la Juventus, N'Golo Kanté, Aurélien Tchouaméni et Antoine Griezmann. Même si cela nécessite de placer le Madrilène plus haut sur le terrain.
Cette configuration n'est pas idéale parce qu'elle n'offre aucun point d'appui à Lucas Hernandez et les Bleus se privent d'une bonne partie de ses qualités offensives comme face aux Néerlandais. Or le Milanais reste un pilier essentiel de l'équipe de France pour déstabiliser ses adversaires. Titulariser Rabiot à gauche, c'est anesthésier l'aile. En Russie, la formule avait marché avec Blaise Matuidi parce que derrière lui, Lucas Hernandez était moins porté vers l'avant que son frère et qu'à droite, Kylian Mbappé faisait des merveilles. En Allemagne, Ousmane Dembélé reste sur des performances globalement insuffisantes. Cette configuration le responsabilise sans doute trop au regard de son rendement jusqu'ici.
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Adrien Rabiot - Euro 2024

Crédit: Getty Images

Thuram et les chaussons pour Mbappé

En 4-3-3 et avec Marcus Thuram à gauche en phase défensive et Mbappé quand la France a le ballon, l'équipe de France a un plus grand pouvoir de nuisance. Théo Hernandez, le lion en cage, est libéré de ses chaînes avec beaucoup plus d'espace devant lui. Le plus gros avantage de cette option reste de placer Mbappé dans des conditions optimales avec un attaquant de fixation devant lui, une place à gauche pour prendre les espaces et des efforts défensifs légers compensés par l'activité de Thuram. C'est ce schéma qui met le meilleur joueur de l'équipe de France dans le cadre qu'il préfère.
Mais ce système offre moins de sécurité et il oblige Deschamps à sacrifier un de ses quatre milieux de terrain. Il contraint aussi DD à titulariser Marcus Thuram plutôt qu'Olivier Giroud au profil plus restrictif. Les performances de l'Intériste n'ont pas justifié jusqu'ici une confiance aveugle. En particulier devant le but où il est très maladroit, or le principal problème des Bleus aujourd'hui reste le réalisme…
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Marcus Thuram (France) face à l'Autriche

Crédit: Getty Images

Barcola et le risque Castagne

Bradley Barcola s'est imposé comme l'une des rares satisfactions du premier tour. Habile, mobile et tranchant face à la Pologne, a-t-il gagné ses galons de titulaire à l'issue de sa troisième sélection ? C'est une possibilité mais sans doute pas la plus évidente. Son entente avec Mbappé et Hernandez en font une solution parfaite pour mettre en danger la Belgique et la charnière qui ne brille pas par sa vivacité. Deschamps a été convaincu : "Il a fait des choses très intéressantes dans son style de jeu, dans la percussion, les enchaînements."
A l'entraînement, le Parisien impressionne et son Euro est jusqu'ici une réussite ce qui n'est pas le cas de l'ensemble de ses concurrents dans le domaine offensif. Parmi les sept attaquants, c'est lui qui a le vent dans le dos. Suffisant pour convaincre le staff ? Sa titularisation figerait sans doute le onze dans un 4-3-3. Deschamps devra choisir entre ses quatre milieux de terrain. Si Barcola a de vraies dispositions dans le repli, ce n'est pas Rabiot et la menace Castagne sera plus prégnante avec l'ancien Lyonnais dans le couloir qu'avec le Turinois. Dernier revers et non des moindres, Mbappé a tendance à dézoner et Barcola n'a pas le gabarit ni l'expérience pour compenser dans l'axe. Face à la Pologne, la France a vraiment manqué de présence dans la surface…
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Bradley Barcola lors de France - Pologne

Crédit: Getty Images

Mbappé et le difficile retour en arrière

Et pourquoi ne pas confier le côté gauche à Kylian Mbappé ? Après tout, la France a atteint la finale de la Coupe du monde dans cette configuration. Dans cette position, le capitaine des Bleus part de plus loin, il bénéficie de plus d'espaces et c'est ainsi qu'il est le dangereux. Sa connexion avec Théo Hernandez devient le plus redoutable point fort de la sélection. Ces deux-là sont capables de rendre fou les défenses les plus hermétiques.
Mais là-encore, sa titularisation à gauche induit un 4-3-3, un choix entre les milieux cadres et une beaucoup plus grande liberté pour Castagne quand on connaît la légèreté des replis du néo-Madrilène. Rabiot peut compenser comme au Qatar. Suffisant pour convaincre le staff ? Rien n'est moins sûr. Dans l'axe, il faudrait titulariser Thuram, peu en réussite jusqu'ici, ou Giroud qui n'est que l'ombre de lui-même. Aucune solution n'est idéale. Chacune traduira les ambitions de l'équipe de France et si le sélectionneur reste sur sa ligne, Rabiot a plus de chances que les autres de débuter à un poste qui n'est pourtant pas le sien.
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