Euro 2024 - France-Belgique : Ibrahima Konaté, sans temps de jeu, ronge son frein mais garde le sourire

Si vous aviez regardé la conférence de presse d'Ibrahima Konaté sans le son, avec pour seul support les images de celle-ci, vous n'auriez jamais deviné que le défenseur central de Liverpool ronge son frein en attendant ses premières minutes de jeu dans cet Euro. Ce samedi, face aux journalistes, l'homme était tout sourire. Il s'est fendu d'éclats de rire et d'une longue tirade sur le climat politique en France, notamment concernant le sujet de la double nationalité évoqué dans les débats, qui concernent directement le franco-malien.

Et ce, malgré les "espérances", avec lesquelles le joueur a débarqué en Allemagne. Konaté espérait clairement un statut de titulaire. "Cela fait partie des aléas du football. Je savais quelle était ma place avant le premier match. Il y a cette frustration mais je connais mon rôle sur et en dehors du terrain", a-t-il relativisé.

Malgré son déclassement, le défenseur des Reds n'a développé aucune rancœur. Contre personne, pas même Didier Deschamps. "Je ne suis pas quelqu'un qui discute beaucoup avec le sélectionneur, on a beaucoup discuté avant. Je lui ai fait part de mon mécontentement tout en étant respectueux", a-t-il confié. Mais au-delà de son temps de jeu qui le déçoit, le joueur de 25 ans est pleinement conscient qu'une place dans un effectif lors d'une grande compétition internationale implique beaucoup de responsabilités hors terrain. "Je suis pour là lui (Didier Deschamps), pour toutes les personnes qui nous accompagnent. Il n'y a que 11 titulaires. Je reste focus, déterminé. (...) Mon rôle est de ne pas montrer ma frustration".

Une situation qu'il partage avec d'autres joueurs qui n'ont pas l'habitude de s'asseoir sur le banc chez les Bleus. Ou en tout cas pas autant qu'en ce début d'Euro. Mais que ce soit pour Antoine Griezmann ou Kingsley Coman, doublé par Bradley Barcola dans la course à la titularisation contre la Pologne, Konaté ne voit pas de boudeurs. "Quand je vois les entraînements, les repas... je ne vois pas de problème. Vu l'intensité qu'on met, je pense que tout le monde est prêt. Tout le monde est heureux, c'est juste qu'on est des compétiteurs donc on veut toujours plus."

La pilule est d'autant plus facile à avaler que Konaté sait qu'il n'est pas en pleine possession de ses moyens physiques. Ce qu'il a évoqué plusieurs fois. Et lorsque lui a été posée la question du pourquoi, il a éclaté de rire : "Parce que je n'ai pas joué depuis un mois et demi !", à l'exception des matches amicaux contre le Luxembourg et le Canada. Pourtant, il le promet, il a tout mis en œuvre pour se présenter prêt au rassemblement : "Je suis parti m'entraîner à Dubaï, où j'ai failli tomber dans les pommes plusieurs fois. Mais les entraînements ne remplacent jamais les matches. (...) La préparation a été très courte. Ca a été une bonne leçon pour moi". Le Français voudrait plus, mais il n'est pas jaloux de William Saliba, qui occupe son poste.

"Il (Saliba) mérite d'avoir ce temps de jeu, juge-t-il. J'ai discuté avec lui, je lui ai dit que c'est son moment. Quand Ibou (lui-même) va revenir à 100%, ça va être chaud (rires)". Peut-être qu'il aura quelques conseils à donner à son homologue d'Arsenal avant le coup d'envoi du huitième de finale contre la Belgique lundi (18h). "Lukaku, la technique c'est de ne pas aller au contact avec lui, ça s'est bien passé", a détaillé le joueur de Liverpool, qui a croisé la route du géant Belge lors de la finale de la FA Cup contre Chelsea en mai 2022. Sans rancune, vraiment, Konaté.