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Euro 2024 | Suisse - Italie | Et maintenant, ils auraient presque envie d'y croire...

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 29/06/2024 à 17:20 GMT+2

Miraculés face à la Croatie (1-1) lors de leur dernier match de la phase de groupes, les Italiens, qui auraient été éliminés sans ce but de Mattia Zaccagni à la 97e minute, veulent maintenant croire en leur bonne étoile dans cet Euro. Surtout après avoir basculé dans la partie basse du tableau, sur le papier la plus simple.

Les Italiens exultent après le but face à la Croatie - Euro 2024

Crédit: Getty Images

Lui aussi en aurait perdu ses cordes vocales. Célèbre commentateur de la chaîne Sky Italia, voix historique des matches de la Nazionale en Italie, Fabio Caressa a failli "se tuer", selon ses dires, au moment du but in extremis (97e) de Mattia Zaccagni face à la Croatie (1-1) lundi dernier, synonyme de qualification en huitièmes de finale. "Le miracle de Zaccagni ! Le miracle de Zaccagni", hurle-t-il dans les premières secondes aux côtés de Giuseppe Bergomi, ancien défenseur de la sélection devenu son acolyte au micro depuis deux décennies. Puis, subitement, sa voix se casse et s'éteint. La faute à une vilaine toux qu'il a traîné pendant une semaine, et qui l'a finalement empêché d'aller au bout de sa célébration.
Heureusement pour lui, l'arbitre de la rencontre siffle la fin de la rencontre dans la foulée. L'Italie est sauvée. Sa voix est soulagée. "Alors maintenant, retournons à Berlin !", s'exclame-t-il pour finir, un joli clin d'œil à l'épopée victorieuse du Mondial 2006, où son "Andiamo a Berlino" ("Allons à Berlin !") après la demi-finale face à l'Allemagne (2-0) avait fait date. Même si, cette fois, ce sera pour un huitième de finale face à la Suisse, samedi (18h), et non plus une finale de Coupe du monde contre la France. Reste que le miracle est total : sans ce but, l'Italie aurait tout simplement été éjectée de l'Euro, puisqu'elle n'aurait même pas terminé dans les quatre meilleurs troisièmes.
"Nous serions repartis à la maison (...) Cela aurait été l'énième tragédie de la sélection ces dernières années. A cette heure, un nouveau procès sportif à l'encontre de notre football aurait déjà commencé", reconnaissait La Gazzetta dello Sport jeudi matin. Mattia Zaccagni l'a non seulement évité. Mais il a également envoyé ses coéquipiers dans la partie basse du tableau final, là où seule l'Angleterre, que l'Italie pourrait affronter en quart, fait office d'épouvantail. Même si, après trois matches, elle ne fait plus peur à grand-monde.

Un tableau ouvert qui donne de l'espoir

Puis, dans une très hypothétique demi-finale, la Nazionale affronterait l'un de ces quatre adversaires : Turquie/Autriche/Pays-Bas/Roumanie. Pas vraiment des nations favorites à la victoire finale. Pour les trouver, il faut basculer dans la partie haute. Là où la France, la Belgique, le Portugal, l'Espagne et l'Allemagne sont toutes casées. D'un côté, 8 titres majeurs (dont 6 pour l'Italie). De l'autre... 17. "Nous sommes dans la bonne partie !", s'exclamait la Gazzetta jeudi, évoquant une occasion presque "unique" pour une sélection qui a montré bien des limites, qu'elles soient structurelles, techniques et même caractérielles. Mais puisque la pièce est tombée du bon côté, et puisque l'histoire aurait pu (dû ?) se finir après la Croatie, les tifosi ont maintenant envie d'y croire. Et pas que.
"L'Italie souffre toujours dans la phase de groupes, puis elle avance, a raconté Marco Materazzi, champion du monde 2006, jeudi. Si elle passe contre la Suisse, ce qui sera très difficile car c'est une sélection toujours compliquée à jouer, une autoroute pourrait s'ouvrir. Mais il ne faut pas y penser, sinon cela deviendrait un sentier très serré." "Le but de Zaccagni a apporté de l'enthousiasme et de la confiance, a estimé de son côté l'ancien attaquant Filippo Inzaghi, lui présent en Allemagne il y a presque vingt ans. C'est peut-être un signal que la chance est avec nous... J'espère que cela peut être bon signe et que l'histoire magique de 2006 puisse se répéter." Il y a encore du chemin. Mais l'idée est là.

Tout le monde se méfie de la Suisse, mais...

Prudents avant la compétition, les Italiens, pour qui un quart de finale semblait plus ou moins l'objectif fixé, préfèrent le rester à l'aube d'un match qui a tout du piège face au voisin suisse. Preuve en est l'expérience de l'équipe de France en 2021, battue et éliminée à ce stade de la compétition après un match fou (3-3, 4-5 t.a.b). "Cette équipe est dure, solide et forte, a prévenu Claudio Gentile, champion du monde 1982, à la Gazzetta. Ce sera dur de la battre (...) Mais nous avons un potentiel supérieur, même s'il ne s'est pas vraiment exprimé pour l'instant." Un sentiment partagé par son ancien coéquipier Beppe Bergomi, qui estime toutefois que "le poids de l'histoire doit peser" dans une telle rencontre.
"Jusqu'ici, la sélection a été en-dessous, a reconnu l'ancien international Gianluca Zambrotta. Mais elle a parfois réussi, dans le passé, à monter en puissance à partir des huitièmes de finale. Il faut espérer que cela arrive encore : nous sommes dans la bonne partie de tableau et il faut en profiter comme en 2006." A l'époque, la Nazionale avait d'abord battu l'Australie en huitième de finale, avant de se défaire de l'Ukraine en quart puis surtout l'Allemagne, chez elle, en demie. "On a vu une autoroute et on a su en profiter", s'est souvenu Materazzi.
Si les divers Totti, Del Piero, Cannavaro, Buffon, Gattuso ou Pirlo ne sont plus là, et que cette Italie souffre cruellement d'un manque de talent à tous les niveaux, puisque seul Gianluigi Donnarumma semble aujourd'hui dans le top 5 mondial des joueurs à son poste, toute la Botte semble être maintenant portée par un nouvel élan. Comme si le but salvateur de Zaccagni avait balayé le pessimisme des poules pour laisser place à l'improbable espoir de conserver cette couronne européenne. Il reste mince ? Peut-être. Mais il a au moins le mérite de toujours exister. A une minute près...
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Mattia Zaccagni

Crédit: Getty Images

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