Euro 2024 - Le milieu des Bleus était un sujet ? Il est devenu une certitude

Cela faisait partie des interrogations qui entouraient le premier match de l'équipe de France dans cet Euro. N'Golo Kanté, convaincant à l'entraînement et en préparation, allait-il afficher le même niveau face à l'Autriche, lui l'exilé en Arabie saoudite, loin du très haut niveau ? Adrien Rabiot, qui n'avait plus joué depuis le 20 mai, avait-il récupéré de sa fatigue au mollet ? Amputé d'Aurélien Tchouaméni, bientôt de retour après sa fracture de fatigue, le milieu de terrain des Bleus était donc un vrai enjeu. Et c'est bien simple, la victoire face à l'Autriche lundi (1-0) a balayé tous les doutes ou presque.

Kanté "a rayonné", comme l'a savouré Didier Deschamps. L'ex-Caennais était partout, comme à ses plus grandes heures. "On a essayé de rendre difficile l'évolution du jeu de l'équipe autrichienne, ça a bien marché même si on peut continuer à s'améliorer. On va travailler les automatismes pour les prochains matches", réagissait-il après la rencontre, avec sa réserve habituelle.

Rabiot, lui, a rappelé durant plus d'une heure à quel point il était précieux dans ses compensations, ses projections, et son impact physique. De "bonnes sensations", en somme, comme il l'a résumé mercredi en conférence de presse. "J'ai fait 70 très bonnes minutes, je n'ai pas eu de gêne au mollet. Peut-être que le fait d'avoir coupé m'a donné plus de fraîcheur". Rassurant, pour celui qui dit aujourd'hui se sentir "au mieux de [sa] forme" à l'approche de ses 30 ans.

Et si 1+1 ne font pas toujours 2 dans le football, le duo, plus en retrait d'Antoine Griezmann, a en l'occurrence parfaitement fonctionné. Les deux hommes n'avaient pourtant plus démarré un match ensemble depuis mars 2022. "Les consignes qu'on a, c'est bien sûr dans un premier temps de ne pas trop se projeter, d'être plus à la récupération, dans le cœur du jeu pour alimenter les offensifs, a détaillé le Turinois. Je me suis très bien senti avec 'NG', les tâches étaient bien réparties, on a été efficaces à la récupération et avons su nous projeter à tour de rôle. On a fait un très bon match".

A leurs côtés, il y avait donc le plus libre Griezmann. Plus discret, aussi. Le joueur de l'Atlético de Madrid semble encore chercher son positionnement idéal alors que l'animation défensive a quelque peu changé. "Je pense qu'il va monter crescendo. Il peut amener plus, notamment si on compare à la Coupe du monde 2022 où il était en feu, a confirmé Rabiot. Il a besoin d'enchaîner". "Il le sait, j'en ai parlé avec lui, ce n'est pas son meilleur match avec nous. Mais l'influence d'Antoine dans notre jeu est importante", a insisté Deschamps jeudi, alors que son vice-capitaine a reconnu qu'il aurait aimé toucher plus de ballons. Voilà donc une marge de progression très claire dans l'animation de ce trio qui, rappelons-le, ne comprend pas Tchouaméni.

Car si le retour à la compétition du Madrilène va donner quelques maux de tête à Didier Deschamps dans ses choix de composition, il va surtout lui donner des solutions en plus. Pourquoi pas jusqu’à compenser, éventuellement, le manque que pourrait créer l'absence de Kylian Mbappé.

Rabiot n'a, par exemple, aucun mal à s'imaginer dans un rôle plus offensif. "C'est une position qui me convient aussi, ça dépendra du coach, de l'équipe qu'on affronte. Si on ressent le besoin d'avoir un joueur comme ça, avec peut-être Aurélien (Tchouaméni) qui est un peu plus solide à la récupération, ça dépendra de l'adversaire", a détaillé l'ancien Parisien avant de résumer : "Il y a du monde derrière pour prendre le relais, c'est ce qui nous soulage".

En bref, il y a le choix. Car on n'oubliera pas l'entrée pleine de personnalité d'Eduardo Camavinga lundi, ni celle pleine de sérieux de Youssouf Fofana. Pendant ce temps, Warren Zaïre-Emery, titulaire indiscutable au PSG, auteur de plusieurs prestations de références en Ligue des champions, fait office de porteur d'eau. Cela vous situe un effectif.

Si certains états physiques sont à surveiller de près en défense, s'il faudra réarticuler l’animation offensive, le milieu de terrain, lui, apparaît aujourd'hui comme le vrai centre névralgique de cette équipe. Cela n'a pas toujours été le cas, notamment lors d'une édition 2021 où tout était tourné autour du trio d'attaque. Mais c'est aujourd'hui criant. Et forcément rassurant.