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Euro 2024 I Toni Kroos, un candidat si discret au Ballon d'Or

Vincent Bregevin

Publié 18/06/2024 à 23:53 GMT+2

Il n'entre pas dans la catégorie des joueurs habituellement récompensés par un Ballon d'Or. Si les noms de Vinicius Jr. et Jude Bellingham sont les plus souvent cités pour le trophée, Toni Kroos a lui aussi des arguments à faire valoir. Son rayonnement sur le jeu a été criant au Real cette saison, comme avec l'Allemagne en cette entame d'Euro. Mais il n'est pas vraiment candidat pour autan

Toni Kroos, rayonnant avec l'Allemagne face à l'Ecosse

Crédit: Getty Images

Ça aurait franchement du style. Finir sa carrière sur une victoire en Ligue des champions en club, un titre de champion d'Europe en sélection et un Ballon d'Or pour couronner le tout. Qui sait si ce ne sera pas le destin de Toni Kroos ? Le milieu allemand a d'ores et déjà coché la première case. Pour la deuxième, il reste encore un long chemin sur lequel l'Allemagne s'est bien engagée avec une victoire éclatante face à l'Ecosse (5-1). Pour la troisième, le stratège de la Mannschaft part peut-être d'encore plus loin tant son nom reste rarement cité dans la course au trophée individuel suprême.
Ce n'est vraiment pas son niveau de performance qui est à remettre en cause. Kroos a choisi de mettre un terme à sa carrière au sommet de son art, et c'est bien tout ce qu'il a montré cette saison au Real Madrid. Maillon essentiel du dispositif de Carlo Ancelotti (48 matches toutes compétitions confondues, 3179 minutes de temps de jeu), l'Allemand a survolé la saison du haut de ses 34 ans. Il a joué à merveille son rôle de métronome dans l'entrejeu madrilène, éclairant jusqu'au bout la Maison Blanche par ses passes lumineuses, à l'image de son offrande sur corner pour Dani Carvajal en finale de la Ligue des champions.

Le précédent Modric

Kroos n'a pas levé le pied au départ de l'Euro avec l'Allemagne. Sorti de se retraite internationale en février dernier, après quasiment trois ans d'absence en sélection, il a signé un petit récital pour l'entrée en lice de la Mannschaft face aux Ecossais. Associé à Robert Andrich, un milieu travailleur qu'il apprécie particulièrement, Kroos a évolué dans un fauteuil, avec la même faculté à orienter les mouvements offensifs de son équipe avec des transmissions aussi variées que précises. Son impact sur le jeu de l'Allemagne est monumental. Comme il l'était sur celui du Real.
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Luka Modric, le Ballon d'Or 2018.

Crédit: Getty Images

Cela ne suffit que trop rarement à faire de ce type de joueurs un candidat pour le Ballon d'Or. Par nature, ce trophée fait la part belle aux individualités, aux hommes qui affolent les statistiques. Ce n'est pas le cas de Kroos (1 but et 10 passes décisives avec le Real cette saison). Mais il n'y a pas besoin de chercher bien loin une exception pour confirmer la règle. Luka Modric, celui qui était son acolyte dans l'entrejeu au Real Madrid, avait remporté le Ballon d'Or en 2018 après avoir guidé le club merengue à la victoire en Ligue des champions et la Croatie à la finale de la Coupe du monde.

Vinicius et Bellingham en avance

Mais la donne semble différente pour Kroos cette année. En 2018, Modric avait aussi bénéficié de circonstances favorables par rapport aux joueurs dominants du moment. Cristiano Ronaldo, son dauphin au Ballon d'Or, avait bien inscrit 15 buts en Ligue des champions, mais son parcours à la Coupe du monde s'était achevé dès les 8es de finale avec le Portugal. Et le sacre des Bleus au Mondial avait davantage mis en avant un collectif plutôt que des individualités, comme Antoine Griezmann ou Kylian Mbappé, respectivement 3e et 4e au classement du Ballon d'Or. Modric, nommé meilleur joueur de la Ligue des champions et de la Coupe du monde, n'en avait pas moins mérité son trophée.
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Jude Bellingham et Vinicius s'amusent lors de Real Madrid - Gérone

Crédit: Getty Images

Il y a davantage d'individualités présentées comme des Ballons d'Or en puissance cette année. Kroos les connaît particulièrement bien puisqu'elles sont également au Real. Vinicius Jr. a bouclé sa saison éblouissante par un but en finale de la Ligue des champions contre le Borussia Dortmund (2-0) avant d'être élu meilleur joueur de la compétition, et de partir à l'assaut de la Copa America avec le Brésil. Jude Bellingham est considéré comme son principal rival après une première année monstrueuse dans la capitale espagnole (24 buts et 13 passes décisives). Il a encore crédibilisé sa candidature en inscrivant le but de la victoire de l'Angleterre, l'une des favorites de l'Euro, face à la Serbie (1-0).

Ancelotti : "J’aimerais bien, mais il ne le gagnera pas"

L'Anglais et le Brésilien partent avec une bonne longueur d'avance dans la course au Ballon d'Or. Mais Kroos a ses partisans. "Le Ballon d’Or pour Kroos ? J’aimerais bien, mais il ne le gagnera pas, estimait Carlo Ancelotti, l'entraîneur du Real, le mois dernier. Peut-être qu’il peut le faire, tout peut arriver. Il pourrait se battre pour le Ballon d’Or s’il gagne la Ligue des champions et l’Euro avec l’Allemagne." Même Vinicius a milité en faveur de l'Allemand. "Je préfère gagner la finale, la Copa América et le Ballon d'Or pour Toni, car c'est sa dernière saison", disait-il à la veille du sacre du Real Madrid en Ligue des champions.
Kroos, lui, n'a jamais fait campagne. Cette récompense, il ne court pas après. "Tout au long de ma carrière, je n'ai jamais pensé à gagner des titres individuels, a-t-il assuré récemment dans un entretien à la Cadena Ser. J'ai toujours pensé aux trophées avec l'équipe, parce que le reste est une conséquence de cela." Une victoire à l'Euro dans la foulée de son sacre en Ligue des champions viendrait couronner une saison exceptionnelle et conclure une carrière fabuleuse. Le Ballon d'Or serait une cerise méritée sur ce gâteau. Même si Kroos aurait déjà toutes les raisons d'être comblé.
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