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Euro 2024 | Giorgi Mamardashvili, la montagne géorgienne que l'Espagne connaît bien

Antoine Donnarieix

Mis à jour 29/06/2024 à 20:41 GMT+2

Qualifiée pour la première fois de son histoire pour l’Euro, la Géorgie a passé la phase de poules grâce à un combiné de panache et solidarité. Face à l’Espagne en huitièmes de finale dimanche (21h), les Croisés pourront compter sur les tuyaux de leur dernier rempart basé depuis trois saisons à Valence : Giorgi Mamardashvili.

Giorgi Mamardashvili avec la Géorgie lors de l'Euro 2024.

Crédit: Getty Images

Si briller avec son pays dans les grandes compétitions internationales relève de la normalité pour des attaquants comme Thomas Müller, Kylian Mbappé ou Cristiano Ronaldo, revêtir la tunique allemande, française ou portugaise augmente sérieusement les chances de participer à un tournoi majeur. Cependant, qualifier son pays pour la première fois de son histoire au championnat d’Europe peut déjà relever de l’exploit pour d’autres footballeurs.
La meilleure preuve ? La Géorgie, qualifiée au bout du suspense dans une séance de tirs au but remportée contre la Grèce à Tbilissi en mars dernier (0-0, 4-2 tab). Dans le but des Croisés, Giorgi Mamardashvili endossait la responsabilité de stopper les tirs adverses. Grâce à un arrêt décisif et un billet validé pour l’Allemagne cet été, le gardien de but de 23 ans, désireux d’embrasser l’écusson géorgien face à des supporters reconnaissants, a contribué à rendre fière toute sa patrie. Et encore, ce n’était que le début.

Bordalás : "Je l’ai titularisé dès la première journée de championnat"

Depuis son atterrissage outre-Rhin avec la sélection dirigée par Willy Sagnol, Mamardashvili apprend à pas de géant. Après un baptême du feu soldé par une défaite contre la Turquie (3-1), ce colosse tout proche du double-mètre (1m99, 90 kg) s’est transformé en une imposante muraille face aux tentatives adverses. Résultat des courses : un trophée d’homme du match pour ses 11 parades réalisées lors du duel face à la République tchèque (1-1), puis une nouvelle prestation XXL pour écœurer le Portugal de CR7 (2-0).
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Giorgi Mamardashvili devant les supporters géorgiens après la victoire face au Portugal (2-0).

Crédit: Getty Images

Impassable à Gelsenkirchen à l’image de son magnifique arrêt sur une frappe enroulée de Diogo Dalot dans les dernières secondes du match, Mamardashvili a obtenu le respect de tous les entraîneurs de Liga depuis maintenant trois saisons, à commencer par José Bordalás. "La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était lors des premiers entraînements à Valence, rembobine le technicien passé sur le banc des Chés entre 2021 et 2022. Dès le départ, j’ai constaté que c’était un gardien fiable et rapide. Cela dit, il était jeune et ne parlait pas l’espagnol, ce qui amenait à des difficultés d’adaptation logiques."
Au centre d’entraînement de La Paterna, les performances de Mamardashvili sont telles que Bordalás prend une décision radicale. "Nous avions détecté son potentiel avec le staff et même si certains considéraient ce choix risqué, je l’ai titularisé dès la première journée de championnat, confie l’actuel coach de Getafe. Sa plus grande qualité, c’est la fiabilité. Il est de la trempe des gardiens qui te donnent des points, neutralisent les occasions adverses et font gagner des matches."
Un Géorgien ? Arrête de déconner !
Prêté avec option d’achat par le Locomotive Tbilisi à Valence et initialement mis à disposition de l’équipe réserve, Mamardashvili a joué très gros dès les premiers hectomètres de son aventure espagnole. Mais au coup de sifflet final de sa grande première sur la pelouse de Mestalla, le bizut a réalisé dix arrêts, obtenu le trophée d’homme du match et, malgré des statistiques offensives largement défavorables avec 22 tirs concédés pour seulement 4 tentés, le FC Valence s’est imposé contre… Getafe (1-0).
"Avec mes assistants, j’étais fier et satisfait d’avoir visé juste le concernant, avoue Bordalás. Je voyais les fruits de ce choix apparaître rapidement. Mamardashvili était heureux de sa prestation, mais il voulait continuer de s’améliorer et faire encore mieux lors du match suivant. Ce désir constant de progression, c’est aussi l’une de ses grandes forces." Dès lors, il n’est pas étonnant d’apprendre que durant ses années de formation au pays, Mamardashvili, dont les modèles oscillaient entre Iker Casillas, Gianluigi Buffon et Manuel Neuer, a pris Cristiano Ronaldo comme exemple d’assiduité et de professionnalisme.
Un temps en concurrence avec Jasper Cillessen, qui l’aidait dans un premier temps à améliorer son anglais comme "un petit enfant", Mamardashvili est désormais l’un des piliers du Valence CF. Cet hiver, le club a même refusé une offre de 25 millions d’euros en provenance de Newcastle United. Pourtant, son agent Antonio Lopez, qui l’avait pris sous son aile suite à un match de coupe d’Europe entre Grenade et le Locomotive Tbilisi, garde de douloureux souvenirs pour placer son joueur dans l’un des meilleurs championnats européens.
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Giorgi Mamardashvili, ici sous le maillot de Valence en Liga, est un habitué des pelouses espagnoles.

Crédit: Getty Images

"J’ai contacté l’Atlético de Madrid, Barcelone, Gérone, Villarreal, Betis… Tous m’ont répondu : ‘Un Géorgien ? Arrête de déconner !’ J’allais devenir chauve parce que j’avais vu que ‘Mama’ était un gardien exceptionnel. En constatant tout cela, Giorgi m’a dit très humblement : ‘Je dois être là au bon endroit, au bon moment.’" Sa chance s’est finalement présentée, et l’intéressé a capté l’opportunité comme un ballon : avec une main ferme.

50% des penaltys arrêtés en Liga

À l’issue de cette saison 2023-2024, le portier des Murciélagos est le gardien de but titulaire avec le plus grand nombre de penaltys arrêtés en championnat (3) et le taux de réussite le plus élevé en la matière (50%). "Je le vois comme l’un des cinq meilleurs gardiens du monde actuellement, affirme Bordalás. Sa fiabilité, sa capacité à gagner des points et son développement toujours en cours le placent parmi les références à son poste."
Opposée à la sensation géorgienne en huitièmes de finale, l’Espagne peut-elle s’inquiéter d’affronter un gardien bien connu de la majorité de l’effectif ? "Ce qui est certain, c’est que ses adversaires savent que Mamardashvili transmet énormément de sécurité à ses coéquipiers, assure Bordalás. Je suis certain qu’il va compliquer la tâche de l’Espagne. Il faut s’attendre à un défi très dur." Après tout, Mamardashvili n’est pas du genre à se contenter de ce qu’il détient déjà.
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