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Euro 2024 - France - Belgique / Huée mais soudée : la Belgique est moins malade qu'il n'y paraît

Alexis Billebault

Mis à jour 30/06/2024 à 12:18 GMT+2

Deuxième de sa poule à l'issue d'une phase de groupes poussive et guère convaincante, la Belgique affrontera la France, ce lundi (18h) en huitièmes de finale de l'Euro 2024. Jusqu'à présent, les Diables Rouges n'ont pas franchement enthousiasmé leurs supporters. Traversé par d'importantes tensions lors du Mondial 2022, le collectif belge semble cependant soudé. Il convient donc de s'en méfier.

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Elle a beau ne plus faire partie des favoris, comme lors des Coupes du monde 2018 et 2022 et de l’Euro 2021, la Belgique génère toujours beaucoup d’attentes auprès des siens. Mercredi soir, après un match nul poussif face à l’Ukraine (0-0), l’ambiance n’était pourtant pas aux grands sourires et à la communion entre les joueurs et les milliers de supporters qui avaient effectué le déplacement jusqu’à Stuttgart.
Les fans des Diables Rouges, certes soulagés par la qualification obtenue grâce à la deuxième place obtenue dans le Groupe E, calée entre la Roumanie et la Slovaquie, n’ont en effet pas vraiment goûté le spectacle offert. Des huées et des commentaires mouillés d’acide sont descendus des tribunes de la MHPArena, notamment à l’attention des attaquants Leandro Trossard et Romelu Lukaku. En réaction, sous l’impulsion de leur capitaine Kevin De Bruyne, les joueurs au maillot bleu ciel ont fait demi-tour. Une attitude largement commentée.
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Leandro Trossard lors d'Ukraine - Belgique

Crédit: Getty Images

Tensions avec les supporters, osmose en interne
En conférence de presse, le sélectionneur italo-allemand Domenico Tedesco, critiqué par une partie des médias et de l’opinion publique, ne s’est pas montré spécialement détendu malgré la qualification. L’ancien entraîneur du RB Leipzig s’est d’abord offert un coup de gueule contre l’organisation du match, et notamment le trajet entre l’hôtel des joueurs et le stade, et les nombreux lasers qui ont visé de Bruyne, avant, enfin, de se déclarer "fier de son équipe".
Vue de l’extérieur, la Belgique n’a donc pas vraiment l’air de baigner dans un océan de quiétude, comme l’a remarqué Gianni Bruno, l’ancien attaquant passé notamment par Lille, Bastia, Evian Thonon Gaillard et Lorient et désormais à Eyüpspor, fraîchement promu en Süper Lig turque. "On a effectivement ressenti une certaine tension face à l’Ukraine, un peu de stress. Mais on ne vit pas avec le groupe, les choses se passent peut-être très bien…"
Les joueurs ne comprennent pas forcément les sifflets alors qu'ils sont qualifiés
Pourtant, et contrairement à la crise interne qui avait escorté le séjour des Diables Rouges au Qatar lors de la Coupe du monde 2022, les choses semblent bien se passer en interne, comme l’explique le journaliste liégeois Sacha Tavolieri : "Tout se passe bien, et ceux qui ne jouent pas ou peu ne mettent pas le bordel. Les relations sont très bonnes entre l’ancienne et la nouvelle génération. Bien sûr, comme dans toutes les équipes, certains ont plus d’affinités avec d’autres, mais tout le monde s’entend bien. Ce qui n’empêche pas les joueurs d’être conscients que la production contre l’Ukraine n’était pas satisfaisante."
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Mbappé, Giroud, système : Contre la Belgique, qu'est-ce que la France peut améliorer ?

Depuis le début de l’Euro, la Belgique a en effet proposé un peu de tout, en se montrant malheureuse et maladroite mais pas totalement hors-sujet contre la Slovaquie (0-1), offensive et convaincante face à la Roumanie (2-0) et donc minimaliste mercredi dernier. Et ce mélange de bon, de moyen et de médiocre a évidemment de quoi déboussoler les supporters, "à qui on avait vendu une équipe offensive, joueuse, conquérante", rappelle Sacha Tavolieri.
"On a vu, contre les Ukrainiens, des joueurs qui semblaient agacés, qui levaient les bras au ciel. Je comprends la réaction des joueurs, qui ne comprennent pas forcément les sifflets alors qu’ils sont qualifiés, mais aussi celle des supporters, qui attendent mieux au niveau du jeu. Il y a effectivement des tensions entre les deux parties", poursuit Gianni Bruno. Mais plus que de tensions, Ariel Jacobs n’hésite pas à évoquer une forme de désamour. "Cela fait des années que la Belgique est présentée comme un favori avant chaque grande compétition, ce qu’elle n’est clairement pas cette année. Et les supporters n’ont peut-être pas envie de l’entendre, d’où leur réaction", analyse l’ancien entraîneur de Genk, d’Anderlecht et de Valenciennes.
Dans la culture belge, plus on est critiqué, plus on est dangereux
La bronca de Stuttgart aurait pourtant un peu plus renforcé les liens entre les joueurs eux-mêmes, mais également le soutien qu’ils apportent à leur sélectionneur. "Ces sifflets et ces critiques ont visiblement apporté encore plus de cohésion au sein du groupe", abonde Sacha Tavolieri. Mais à quelques heures d’affronter la France, dont le premier tour n’a pas non plus laissé un souvenir impérissable, faut-il, comme certains le font sans doute un peu trop vite, envoyer les Diables Rouges en vacances dès le 1er juillet en fin de soirée ? "Sur ce qu’ils ont montré en phase de groupes, à l’exception du match contre la Roumanie, laquelle, malgré tout le respect qui j’ai pour elle, n’est pas du niveau de la France, ils ne me semblent pas capables de se qualifier pour les quarts de finale", reprend Ariel Jacobs. Avant d'ajouter : "Mais dans la culture belge, plus on est critiqué, plus on est dangereux."
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"Le principal problème des Bleus, c'est que Giroud et Griezmann sont à côté de leurs pompes"

La France sera le favori objectif de ce huitième de finale, ce que Gianni Bruno concède volontiers. "Les Bleus ont du talent, notamment en attaque, avec Mbappé, Dembélé, Barcola, des joueurs très rapides alors que notre défense est un peu lente. Mais la Belgique en outsider, c’est peut-être un rôle qui lui convient mieux", explique l’ancien international Espoir belge, qui s’attend plutôt à une rencontre ouverte. En Belgique, l’élimination en demi-finale de la Coupe du Monde 2018 par la France (0-1) alors que les Diables Rouges avaient roulé sur tous leurs adversaires lors des matches précédents, n’a toujours pas été digérée. Et il n’est jamais trop tôt pour prendre sa revanche…
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