Euro 2024 - Equipe de France - Bleus : Olivier Giroud, où est passé le mort de faim ?

Où est passé Olivier Giroud ? Sauveur en chef des Bleus depuis plus de dix ans, toujours au bon endroit, au bon moment, le meilleur buteur de l'histoire des Bleus a disparu depuis le début de la compétition. Pour la première fois depuis 2012, Didier Deschamps a décidé de le faire débuter sur le banc les trois premières rencontres et ce ne sont pas les entrées en jeu ratées du buteur qui donneront tort au sélectionneur. Giroud est méconnaissable.

Ses 45 minutes passées sur le terrain n'ont rien donné. Il n'a ni pesé physiquement sur les défenses adverses, ni été un point d'appui efficace (à l'image de ses remises ratées face à la Pologne). Giroud a perdu toutes les batailles dans lesquelles il s'est engagé. Mais l'ancien Milanais a surtout raté deux énormes occasions qu'il a l'habitude de convertir avec un cigare dans la bouche en sélection. La première face à l'Autriche en ratant complètement le ballon. La seconde en subissant l'action sur un centre en retrait pourtant parfait de Jules Koundé. A l'entraînement, il est tout autant en difficulté. A contretemps, maladroit.

Qu'arrive-t-il à Giroud ? Pourquoi est-il à côté de ses pompes ? Un problème physique ? Peut-être. Un problème d'état d'esprit ? Sans doute. Giroud a démarré cet Euro en acceptant le rôle de doublure. Il a rendu les armes avant de combattre. Il faut comprendre que ses succès, Giroud les a construits dans l'adversité et avec cette obsession de prouver qu'il vaut mieux que ce à quoi on le destine. Ce feu intérieur lui a permis de vivre l'une des plus grandes carrières de l'histoire de l'équipe de France. Sauf qu'aujourd'hui, il s'est éteint. Sa tournée des stades est une tournée d'adieu alors qu’il a annoncé sa retraite internationale avant le coup d'envoi de l'Euro.

Lui qui a dû se battre d'abord pour trouver sa place dans une équipe de France tournée vers Karim Benzema, puis contre un public qui l'a pris en grippe, a aujourd'hui complétement endossé le rôle de doublure de Marcus Thuram. A priori, pourtant, l'Intériste n'avait pas beaucoup plus d'arguments que lui pour s'installer dans le onze. Mais Giroud l'a accepté et adoubé. "Marcus c'est comme un petit frère, confiait Giroud avant le début de la compétition. C'est un des joueurs qui prendra le relais. Je suis là pour l'accompagner, l'aider. Il n'y a aucun esprit de compétition entre nous. Que du bonheur de pouvoir l'aider et lui donner des conseils. Il faut passer le flambeau maintenant."

Où est passé le revanchard ? Le mort de faim ? Avant l'Euro, en conférence de presse, il avait prévenu : "Il y aura de la nostalgie, des souvenirs mais j'essaie de pas trop y penser et de rester concentré." Il faut croire qu'il y a désormais moins de place pour le reste, que Giroud s'est un peu résigné.

Les Bleus ont pourtant rarement eu autant besoin de lui alors que la concurrence (Thuram, Kolo Muani) n'a pas convaincu et que sa meilleure version résoudrait quelques problèmes et permettrait de fixer Kylian Mbappé à gauche. Aujourd'hui, il ne semble avoir ni la tête ni les jambes pour débuter le 8e de finale lundi prochain. Dommage, son crépuscule méritait un autre scenario.