Euro 2024 - Cristiano Ronaldo, Antoine Griezmann, Harry Kane, Romelu Lukaku... Où sont passées les stars ?

Harry Kane, Robert Lewandowski, Romelu Lukaku, Kylian Mbappé, Cristiano Ronaldo. Cinq attaquants de premier plan qui ont pesé 179 buts cette saison en club. Cinq buteurs attendus en Allemagne. Mais à l’arrivée, trois petites réalisations en cumulé dans la phase de groupes de cet Euro 2024, dont une seule dans le jeu. Une grande compétition ne se résume pas qu'aux stars, les stars ne se résument pas qu'aux attaquants. Mais cette observation statistique interroge : pourquoi les têtes d'affiches ont tant de mal jusqu’ici ?

Il y a ce qui s'explique facilement. Lewandowski a manqué les deux premiers matches d'une nation pas vraiment dominante. Kylian Mbappé, qui a provoqué un but contre son camp face à l'Autriche et marqué sur penalty contre la Pologne, tout de même, préservait son nez fracturé contre les Pays-Bas. Mais pour les autres, les interrogations sont plus profondes. A commencer par son coéquipier Antoine Griezmann, baladé sur le terrain et même envoyé sur le banc contre la Pologne par Didier Deschamps. Le formidable leader de l'Atlético Madrid, vice-capitaine des Bleus, est méconnaissable en sélection cet été.

Harry Kane, lui, a marqué contre le Danemark mais a traversé le reste de cette phase de poules comme un fantôme ou presque. Il n'est pas aidé par la dynamique collective d'une Angleterre décevante, celle d'un Jude Bellingham qui a commencé avec le tonus d'un vainqueur de Ligue des champions, mais poursuivi avec la fatigue d'un milieu de terrain à 42 matches au Real Madrid cette saison. Une problématique physique qui concerne d’ailleurs de manière criante tous les joueurs évoluant dans des clubs majeurs.

Il y a aussi les problèmes de confiance, de réussite, ou les deux, ce qui caractérise les trois premiers matches de Romelu Lukaku. L'attaquant de la Roma a marqué trois buts. Problème, ils ont tous été annulés par le VAR.

Reste Cristiano Ronaldo. L'attaquant portugais profite des faibles prestations de Gonçalo Ramos en sélection pour s'octroyer la grande majorité du temps de jeu en pointe... en vain. Le serial scoreur du championnat saoudien manque lui aussi de réussite et affiche une frustration de plus en plus flagrante, à l’image de sa colère au moment de sortir contre la Géorgie mercredi.

Cet Euro est en fait, avant tout, celui des (plus) jeunes. Jamal Musiala et Florian Wirtz plutôt que Kai Havertz, Cody Gakpo plutôt que Memphis Depay, Nico Williams plutôt qu'Alvaro Morata. Celui des gardiens, aussi, de Mike Maignan à Gianluigi Donnarumma, qui n'aident pas les stars offensives à s'exprimer, il est vrai.

Des surprises, surtout. Le Georgien Georges Mikautadze (3 buts) est en tête d'un classement des buteurs en réalité dominé par un certain "CSC" (7 buts). Le Slovaque Ivan Schranz et le Roumain Razvan Marin font partie des six joueurs à plus d'une réalisation. Dennis Man, autre Roumain, est le seul joueur à plus d'une passe décisive aux côtés du Suisse Remo Freuler.

Cet Euro à 24 favorise l'émergence des "petites" nations, collectivement comme individuellement, là où il pourrait faciliter les statistiques des stars et les phases de poules des grandes nations. Ce n’est pas fondamentalement une mauvaise nouvelle. Mais c’est possiblement le signe d’un nivellement par le bas.