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Euro 2024 - Cette Belgique fait moins peur : depuis 2018, six ans de grand déclassement

Tanguy Mantovani

Mis à jour 29/06/2024 à 15:03 GMT+2

Six ans après une demi-finale épique lors de la Coupe du Monde 2018, France et Belgique vont se retrouver dans un match à élimination directe d'une grande compétition internationale. Mais pour ce huitième de finale de l'Euro 2024, les Diables Rouges ont des raisons de faire beaucoup moins peur aux Bleus qu'auparavant. Et difficile de leur donner tort.

Meunier : "Se taper 6h de route pour insulter les joueurs, je ne pense pas que ce soit une finalité"

La méfiance a changé de camp. Au matin du 10 juillet 2018, alors que la Belgique s'apprêtait à disputer le plus grand rendez-vous de l'histoire de son équipe nationale de football en demi-finale de Coupe du Monde face à la France, la presse locale trépignait et pensait déjà à la victoire. Les Diables Rouges venaient d'éliminer le Brésil en quart de finale, et c'était comme si le plus dur avait été fait.
"On va les avoir", affichait en Une la Gazet van Antwerpen côté flamand. "Vivement ce soir !" se réjouissait Le Soir côté wallon. Et le doute semblait même s'être immiscé dans le vestiaire français. Lucas Hernandez en conférence de presse avant la rencontre : "On connaît nos points forts et on va essayer de les jouer en étant très concentrés pour les battre. Ça ne va pas être facile, mais pour eux non plus ça ne sera pas facile. C’est du 50/50 "
La suite, on la connaît évidemment et cinq ans plus tard tout a changé. Dans un podcast, le Soir se demande si "la Belgique a-t-elle ses chances contre la France ?", pendant que la Gazet van Antwerpen s'interroge déjà sur l'avenir du sélectionneur des Diables Rouges Domenico Tedesco "quoi qu'il arrive contre la France". Et le 50/50 aussi a traversé Quiévrain : "On aura toutes nos chances, a espéré Thomas Meunier en conférence de presse ce jeudi. Ce sera beau, mais du 50/50 si l'on fait preuve de volonté et d'enthousiasme."

Choc des générations

Parce qu'entre-temps, cette équipe nationale belge a été sacrément déclassée. Les Diables Rouges n'ont plus fait que de la figuration dans les compétitions officielles (quart à l'Euro 2021, éliminés en poule au Mondial 2022, une seule phase finale en Ligue des Nations) depuis cette défaite en demi-finale de Coupe du Monde face à la France. Et la sélection a perdu sa place au sommet du classement FIFA qu'elle chérissait tant, et surtout une bonne partie de sa génération dorée.
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Arthur Theate et Jan Vertoghen durant Belgique-Ukraine à l'Euro 2024

Crédit: Getty Images

Eden Hazard, certainement le meilleur joueur de l'histoire du pays, a raccroché les crampons tout comme Vincent Kompany, Moussa Dembélé, ou encore Marouane Fellaini, tous titulaires à l'époque. D'autres ont vieilli, et ne sont plus les joueurs qu'ils étaient, mais ne trouvent pas de successeur pour autant dans cette nouvelle génération belge bien moins séduisante que la précédente. En défense centrale, par exemple, la paire censée symboliser l'avenir Faes-Debast a été testée mais pas approuvée face à la Slovaquie (0-1).
Et c'est finalement le vieux père Jan Vertonghen, 37 bougies au compteur et titulaire en 2018, qui a dû récupérer son axe gauche. Pendant ce temps, symbole du décalage entre les deux équipes, la France s'appuie sur deux centraux qui passaient à peine le bac lors de la Coupe du Monde en Russie, et ont dû s'en remettre à leurs souvenirs pour parler de cette fameuse demi-finale. "J'étais à Saint-Etienne, c'était ma première saison en pro et j'étais encore au centre de formation" s'est remémoré William Saliba en conférence de presse. "Je pense que j'étais avec ma famille, à la maison, en train de supporter les Bleus" a souri Dayot Upamecano juste après son partenaire.

Sifflés par leurs fans

Surtout, cette équipe belge n'a rien montré du niveau de ce collectif de 2018, capable de contres assassins mais aussi d'un 'tiki-taka' confiscatoire. L'Italien Domenico Tedesco, en poste depuis début 2023, "[veut] gagner contre la France" et aurait tort de ne pas croire en ses chances. L'effectif belge a conservé certaines de ses stars, Kevin de Bruyne et Romelu Lukaku en tête, mais sur ce début d'Euro, sa défense est fébrile, son milieu est balbutiant et son attaque est en pleine crise de confiance.
Car ce n'est pas seulement pour une question de vieillissement de l'effectif si cette Belgique est moins effrayante. Après la qualification des Diables Rouges en huitièmes de finale au terme d'un nul au paroxysme de la tristesse face à l'Ukraine mercredi soir, Kevin de Bruyne et ses coéquipiers ont été sifflés par leurs supporters, et ont rebroussé chemin alors qu'ils partaient à leur rencontre. Un évènement absolument chaotique, et un problème de plus à gérer pour le staff.
Il y aura donc des démons à chasser et des espoirs auxquels se raccrocher pour la Belgique avant le match de lundi soir. Mais attention, la plus belle ruse de ces Diables Rouges serait de nous faire croire qu'ils ne vont pas exister. Et en 2018, c'est l'équipe qui se méfiait le plus qui a fini par l'emporter.
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