Euro 2024 - Autriche - France (0-1) | "Rien n'a changé, c'est toujours le même N'Golo Kanté"

Didier Deschamps ne dira sans doute jamais vraiment la vérité. Avait-il prévu, initialement, d'appeler N'Golo Kanté à l'Euro ? Aurait-il pris la même décision sans la blessure de fatigue d'Aurélien Tchouaméni ? Lui assure que oui, que l'option Kanté n'avait jamais réellement été écartée et qu'il a suivi avec attention sa saison à Al-Ittihad. Au fond, ce lundi, peu importe. Les Bleus ont retrouvé leur talisman, leur porte-bonheur, celui qui gratte tous les ballons, celui qui a choix de vie ou de mort sur les offensives adverses, surtout les plus brûlantes (85e).

Installé en sentinelle face à l'Autriche (0-1), le Français a rapidement prouvé que les louanges émanant du groupe bleu à son sujet ces derniers jours n'étaient pas usurpées. Il avait brillé en préparation ? Il a "rayonné", selon les dires de DD, pour l'entrée en lice des vice-champions du monde. Son activité fut digne de ses plus grandes heures et a soulagé ses coéquipiers face à la furia adverse.

"Rien n'a changé, c'est toujours le même N'Golo Kanté, il a encore été monstrueux à la récupération", a souri Jules Koundé au micro de TF1. "Je l'ai pris pour ça, savourait le sélectionneur après coup. A partir du moment où j'ai eu la certitude qu'il avait récupéré tous ses moyens athlétiques. Il a l'intelligence sur le plan tactique, la capacité à récupérer des ballons, à se projeter".

Deschamps a eu raison d'insister : ses 10 ballons grattés ne reflètent pas complètement un match où il s'est permis quelques envolées. Sa complémentarité avec Adrien Rabiot, autre grand bonhomme de la rencontre, a permis à Griezmann de retrouver ses habits de maestro et confirme que, dans cet Euro, il faudra compter sur lui.

"On a commencé à trois avec Adrien et Antoine (Griezmann), on a essayé de rendre difficile l'évolution du jeu de l'équipe autrichienne, ça a bien marché même si on peut continuer à s'améliorer, résumait l'homme du match après coup, avec la même humilité que par le passé. On va travailler les automatismes pour les prochains matches."

Preuve que son influence dans le groupe dépasse sans doute les attentes de tout le monde, c'est lui qui a hérité un peu par hasard du brassard lorsque Mbappé est sorti (85e). Un détail qui n'en est pas un à l'heure où les Bleus cherchaient de l'expérience et du leadership pour mener une équipe encore très jeune vers les sommets.

Désormais, c'est en taulier du groupe qu'il agit, à sa manière, forcément discrète mais pas moins influente. "Que cela me plaise, c'est un grand mot, a-t-il glissé en conférence de presse. Ça me vient naturellement, on a envie d'aider l'équipe de tous les moyens possibles, et si ça passe par être un relais du coach, on le fait. C'est vraiment pour tirer l'équipe vers le haut."

A l'heure du bilan, une certitude. Deschamps s'est trompé sur une chose : en prenant Kanté, il pensait s'acheter une tranquillité d'esprit quant à sa place dans le groupe. Il s'est surtout offert de sacrés nœuds au cerveau pour la suite. Comment le sortir du onze désormais ? Comment réintégrer Tchouaméni à une équipe où il est l'un des cadres les plus influents ? Comment associer le Madrilène, l'ancien de Chelsea, Rabiot et Griezmann sans dénaturer son milieu et son animation offensive. L'histoire était inattendue. Ce lundi, elle est en passe de devenir capitale pour le destin des Bleus.