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Equipe de France - Bleus - Les remplaçants, l'angle mort du mandat de Deschamps

Martin Mosnier

Mis à jour 28/06/2024 à 18:33 GMT+2

A l'image du match contre la Pologne, les remplaçants français ont toujours autant de mal à peser sur le scenario d'un match. C'est un mal qui dure depuis dix ans et hormis lors des deux derniers matches au Qatar plombe les Bleus. Depuis qu'il a pris la tête de la sélection, Didier Deschamps a réussi les plus grands accomplissements. Mais son coaching en cours de match reste une vraie limite.

"Le principal problème des Bleus, c'est que Giroud et Griezmann sont à côté de leurs pompes"

Eduardo Camavinga qui ne fait que glisser, Antoine Griezmann méconnaissable, Olivier Giroud à contretemps, Randal Kolo Muani discret et Youssouf Fofana brouillon. Contre la Pologne, on ne pourra pas reprocher à Didier Deschamps son attentisme. Il a fait autant de changements qu'il a pu, a lancé des garçons aguerris dans la bataille mais le résultat est toujours le même en compétition internationale pour les Bleus : les remplaçants ne pèsent pas. C'est un problème vieux comme le monde ou au moins vieux comme le mandat de DD à la tête des Bleus. Deschamps a souvent trouvé des solutions à tout mais rarement en cours de match.
Mardi, il a d'ailleurs secoué Griezmann après son entrée en jeu et longuement discuté avec Camavinga après le match. Face aux micros, il a dressé un constat évident : "On peut faire mieux. Ce n'est pas pour les culpabiliser. Ce n'est jamais évident de rentrer. Certains noteront que, du banc, on ne fait pas beaucoup la différence. Quand on a voulu chercher un résultat, on n'a pas toujours eu l'effet souhaité. Je comprends la difficulté mais, oui, ça peut être mieux." Deschamps manie à merveille l'art de la litote. Ça peut être mieux et ça peut surtout difficilement être pire.
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32 matches, 2 buts pour les remplaçants

Depuis dix ans et la Coupe du monde au Brésil, ses coachings en cours de match n'ont que très rarement porté leurs fruits. En 32 matches de grande compétition, seuls deux remplaçants ont marqué après leur entrée en jeu : Antoine Griezmann face à l'Albanie en 2016 et Randal Kolo Muani face au Maroc lors de la dernière Coupe du monde.
Au-delà des buts, combien ont transfiguré l'équipe ? Steven Nzonzi a parfaitement remplacé un N'Golo Kanté malade en finale à Moscou, Marcus Thuram et Randal Kolo Muani ont réveillé les Bleus en finale au Qatar et Antoine Griezmann a provoqué un but contre son camp face au Nigeria en 2014. Pour le reste, le management de Deschamps, à l'image de l'Euro allemand, n'a jamais vraiment eu de prise sur le scenario du match.
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Randal Kolo Muani, auteur du deuxième but de la France face au Maroc

Crédit: Getty Images

Pas de supersub depuis… Griezmann au Brésil !

L'entrée costaude de Camavinga contre l'Autriche reste la seule satisfaction après trois matches de poules, c'est peu. Alors que, par exemple, l'équipe de France a fait rentrer les meilleurs buteur et passeur de son histoire face à la Pologne. Le banc a souvent de la ressource, rarement de l'incidence sur le match. Antoine Griezmann est le dernier super sub d'une équipe de Deschamps. Voilà qui remonte à 2014 quand, au Brésil, ses entrées donnaient un vrai coup de fouet à l'équipe.
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Depuis Sissoko, Martial, Gignac, Coman, Dembélé, Tolisso, Lemar, Fekir à des époques et avec des fonctions différentes, ont traversé les tournois sans laisser de trace majeure quand ils ne débutaient pas les matches. Même s'il s'en est fallu de peu parfois, comme pour Gignac en finale il y a huit ans. Ce fut un peu mieux au Qatar avec Thuram et Kolo Muani. Mais le paysage général dresse une inefficacité globale. Pourquoi ? Parce que Deschamps a longtemps construit un groupe où chacun avait son rôle défini : le onze type d'un côté, les coiffeurs de l'autre. La concurrence était relative, notamment en Russie, et l'écart grand entre ceux qui débutaient et ceux qui finissaient les matches.
Aujourd'hui, il est moins net entre Coman et Dembélé, Thuram et Giroud, Konaté et Upamecano ou Saliba, Camavinga et Rabiot. Mais l'impact reste le même. La preuve face à la Pologne. Deschamps a fait rentrer cinq titulaires potentiels pour le résultat qu'on connaît…
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