PSG - OL, choc symbolique de la peur du vide en D1 Arkéma

Sur le papier, rien de tel qu'un PSG - OL dimanche (21h00) en 2e journée pour lancer le championnat de France. Mais les projecteurs braqués cet été sur le football féminin lors du Mondial en Australie peinent encore à éclairer la D1 et ses tribunes clairsemées. "En Australie, c'était incroyable, tous les stades étaient pleins. Pour le Trophée des championnes, c'était dur. On s'est dit: 'On passe de l'Australie où tout était à guichets fermés, au Trophée où c'est encore difficile'" d'attirer du public, a admis mercredi Selma Bacha, la latérale de l'Olympique lyonnais, interrogée par l'AFP.

Le 10 septembre dernier à Troyes, les travées du stade de l'Aube (capacité: 20.000 places) étaient à moitié vides à l'occasion de la première grande affiche de la saison entre, déjà, le PSG et l'OL, remportée par les Lyonnaises (2-0). "Cela fait de la peine que pour un choc comme PSG-Lyon il n'y ait pas beaucoup de supporters alors qu'on fait partie des meilleures équipes européennes", a regretté auprès de l'AFP la défenseuse parisienne Elisa De Almeida.

La D1, qui souhaitait surfer sur la ferveur du public lors du Mondial avec un pic à 5,7 millions de téléspectateurs lors du quart de finale entre la France et l'Australie, ne semble pas prendre la vague, contrairement à ses voisins européens. En Angleterre et en Espagne, les tribunes sont souvent remplies lors de matches de première division: le match dimanche Arsenal-Liverpool rassemblera 50.000 personnes à l'Emirates, et Chelsea accueillera Tottenham à Stamford Bridge. "On est à des années-lumière", a souligné la capitaine de l'OL et de l'équipe de France, Wendie Renard. Le sélectionneur des Bleues, Hervé Renard, a estimé qu'"il faudra un peu de temps pour changer le regard des gens sur le foot féminin. (...) Il y a des nations qui ont dépassé la France, c'est un signal d'alarme, il faut s'y pencher".

Pour le match de dimanche au Parc des Princes, d'une capacité supérieure à 45.000 places, on recensait vendredi 13.000 personnes ayant acheté leur billet - 1.000 ultras sont attendus -, selon une source proche du club, qui espère 17.000 personnes présentes au coup d'envoi. "On manque un peu de patience, nous qui sommes concernées, il faut faire en sorte que les stades soient pleins", a lancé l'entraîneure de l'OL, Sonia Bompastor, ajoutant que le match "est en concurrence avec la Ligue 1, ce n'est pas l'idéal".

Après la trêve internationale et une première journée, la D1 entame donc cette nouvelle saison par ce choc, fort en symboles surtout pour le PSG, qui a vécu une semaine mouvementée. Jeudi, l'entraîneur Gérard Prêcheur, arrivé en août 2022, a quitté son poste pour "raisons personnelles", remplacé par son fils Jocelyn Prêcheur, qui était son adjoint jusque-là.

L'attaquante de l'Olympique lyonnais Kadidiatou Diani, arrivée cet été du PSG, retrouvera son ancien club. Au même moment que son départ de la capitale en juin, la meilleure buteuse de D1 a porté plainte pour agression sexuelle contre l'ancien entraîneur du PSG Didier Ollé-Nicole, visé depuis par une enquête. "Elle va plutôt bien par rapport à ses déclarations. Je pense que les joueuses ont échangé dans le vestiaire. A mon niveau elle ne semble pas perturbée", a commenté Sonia Bompastor.

Dimanche, Diani retrouvera ses anciennes coéquipières et son amie Marie-Antoinette Katoto. L'attaquante française, qui a foulé la pelouse une vingtaine de minutes contre Bordeaux (3-0), après 14 mois d'absence et sa rupture du ligament croisé au genou droit, ne débutera pas mais devrait rentrer en jeu. La capitaine du PSG Grace Geyoro, touchée à la cheville contre le Portugal (2-0) vendredi dernier, devrait, elle, être titulaire. Face à elles, les Lyonnaises, sur le toit de la D1 avec 16 titres et 8 Ligue des champions, semblent encore au-dessus, avec un effectif qui s'est encore étoffé cet été. En plus d'avoir chipé Diani au PSG, l'OL a signé la jeune Haïtienne Melchie Dumornay, déjà buteuse d'une belle tête plongeante contre le PSG lors du Trophée des championnes.