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Coupe du monde féminine 2023 I France - Jamaïque : Les Bleues, un Mondial pour assumer

Vincent Bregevin

Mis à jour 23/07/2023 à 08:30 GMT+2

L'équipe de France féminine débute sa Coupe du monde dimanche face à la Jamaïque (12h00) avec l'objectif de briser un plafond de verre en dépassant le dernier carré de la compétition. Les joueuses tricolores sont face à leurs responsabilités après avoir obtenu l'éviction de Corinne Diacre. Désormais dirigées par Hervé Renard, les Bleues n'abordent pas le Mondial dans les meilleures conditions.

Wendie Renard et l'équipe de France vont ouvrir leur Mondial face à la Jamaïque

Crédit: Getty Images

Elles ont eu ce qu'elles voulaient. Certaines cadres de l'équipe de France féminine n'ont pas hésité à se mettre en retrait de la sélection en mars dernier pour faire pression sur la FFF et obtenir le départ de Corinne Diacre. Elles sont arrivées à leurs fins. Mais c'est désormais aux joueuses d'assumer ce choix extrêmement fort sur le terrain. Cela passe par une grande Coupe du monde. Et pour que ce Mondial soit réussi, les Bleues vont devoir dépasser les demi-finales de la compétition, un stade de l'épreuve qu'elles n'ont plus atteint depuis 2011. Un sacré pari.
Successeur de Diacre, Hervé Renard n'a eu que quelques mois et une poignée de matches pour prendre ses marques à la tête de la sélection. Mais cela lui a suffi pour poser les bases d'un renouveau. Dans une ambiance plus saine, avec un nouveau staff "plus compétent" de l'aveu de la revenante Eugénie Le Sommer, les Tricolores ressentent une atmosphère plus sereine et une ambiance plus positive que sous les ordres de leur ancienne sélectionneuse. C'était le point de départ qu'elles recherchaient pour franchir un cap après une décennie de désillusions.

Des blessures en cascade

Mais le chemin est encore long. Et certains obstacles sont déjà venus se dresser sur cette voie. Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto sont revenues en sélection après le départ de Diacre, mais Katoto a dû déclarer forfait pour le Mondial après sa grave blessure à un genou. Hervé Renard a rappelé des joueuses emblématiques, Eugénie Le Sommer et Amandine Henry, mais cette dernière a elle aussi dû renoncer à participer à la Coupe du monde après avoir été touchée au mollet.
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Eugénie Le Sommer a marqué deux fois pour la France contre la Colombie en amical, le 7 avril 2023 à Clermont-Ferrand

Crédit: Getty Images

Outre Katoto et Henry, le nouveau sélectionneur des Bleues a également dû déplorer les défections de Griedge Mbock et Delphine Cascarino. Il doit aussi faire face à l'état de forme précaire de Diani, victime d'une fracture de la clavicule en mars, et qui n'a retrouvé les terrains que lors du match de préparation face à l'Irlande il y a deux semaines (0-3). Et pour ne rien arranger, Hervé Renard doit aussi composer avec les blessures de Selma Bacha et Elisa de Almeida, indisponibles pour le premier match des Bleues dimanche face à la Jamaïque.

"Elles ont envie de réussir quelque chose"

Les conditions sont loin d'être idéales pour le boss des Bleues. Son équipe sort d'une défaite peu encourageante face à l'Australie (0-1), où son équipe a affiché des difficultés à la fois dans la rigueur défensive et dans l'animation offensive. Hervé Renard est aussi contraint d'ajuster sa tactique face aux absences. Après avoir aligné un 4-3-3 dans les matches de préparation, il pourrait ainsi opter pour un 4-4-2 contre la Jamaïque compte tenu du manque de ressources en attaque. Et il doit repenser sa charnière avec la blessure de De Almeida, qui devait être associé à Wendie Renard.
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Hervé Renard lors d'un entraînement de l'équipe de France féminine.

Crédit: Getty Images

Alors, tous les feux ne sont pas au vert. Mais c'est justement dans la difficulté que se bâtissent les équipes les plus solides. Les différentes contrariétés n'ont pas altéré l'optimisme d'Hervé Renard, même s'il est conscient des progrès que sa formation doit accomplir. "Il va falloir beaucoup mieux démarrer le match contre la Jamaïque que contre l'Australie, a-t-il reconnu samedi. Il y a eu quelques circonstances atténuantes, on était arrivés quelques jours avant, un peu bouleversés par le décalage horaire. C'était une bonne alerte, cela prouve qu'il faut toujours être prêt, se mobiliser. Je suis persuadé que les filles le sont parce qu'elles ont envie de réussir quelque chose."

Bâtir sur les échecs passés

Ces Bleues ont faim, en effet. Elles ont connu trop de frustration pour qu'il en soit autrement, à l'image de la défaite en quart de finale de la Coupe du monde 2019 face aux Etats-Unis (2-1), ou de celle subie en demi-finale de l'Euro contre l'Allemagne l'an passé (2-1). Et elles comptent bien ses échecs pour bâtir leur succès. "Par le passé on a eu cette tendance à bien démarrer, mais dans les phases à élimination directe il nous a manqué de la fraîcheur, a souligné Wendie Renard. Chaque compétition est différente, on doit se servir de tout ce qui s'est passé dans le passé car on ne perd jamais, on apprend."
Les Tricolores ont des actes à assumer, un objectif ambitieux à relever et des coups durs à surmonter. Elles sont face à leur destin, avec tant de choses à prouver sur le terrain. "La première chose, c'est y croire, se mobiliser, a avancé Hervé Renard. Ne pas seulement se le dire, mais le faire. Et avoir un état d'esprit exceptionnel. Je ne connais pas d'autre recette pour gagner." C'est maintenant aux Bleues de jouer. Et c'est tout ce qu'elles attendaient.
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