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"Surdoué", "leader extraordinaire" : qui est Marsch, le nouvel entraîneur américain du RB Leipzig ?

Maxime Aubin

Mis à jour 13/05/2021 à 15:13 GMT+2

BUNDESLIGA - Entraîneur des New York Red Bulls de 2015 à 2018, Jesse Marsch a eu sous ses ordres deux Français, Florian Valot, milieu de terrain passé par le centre de formation de Monaco, et Tony Jouaux, en charge de la préparation physique au club. Ils racontent leur expérience dithyrambique avec le coach américain, qui remplacera Julian Nagelsmann au RB Leipzig la saison prochaine.

Jesse Marsch

Crédit: Getty Images

Ancien milieu défensif passé notamment par le Chicago Fire en MLS, Jesse Marsch a débuté sa carrière d’entraîneur avec l’équipe première du CF Montréal en 2011 (anciennement Impact Montréal) avant de prendre la direction des Red Bulls à New York en janvier 2015. "À l’époque, je suis encore un joueur à l’université quand je reçois un jour un appel de Jesse Marsch en personne, qui me dit qu’il veut que je m’entraîne avec son groupe, se souvient Florian Valot. Ça m’a fait plaisir, j’ai accepté. C’était une drôle de période où je m’entraînais avec une équipe professionnelle avant de vite faire mon sac pour aller en cours."
Le milieu de terrain formé à Monaco signe pro en 2016 avec l’équipe 2 des Red Bulls. Il y restera deux ans, avant d’atteindre l’équipe première en 2018. "Il a toujours eu confiance en moi, même dans les moments difficiles. Il m’a répété que j’avais le niveau pour m’imposer en équipe première, et que mon problème était simplement dans la tête, raconte le footballeur français. C’est quelqu’un de très proche des joueurs, un confident, qui arrive à galvaniser ses troupes. Tu n’imagines pas tout ce qu’il a fait pour moi."
Tony Jouaux, qui a fait des études en science du sport aux États-Unis après avoir joué à Auxerre dans sa jeunesse, a lui aussi reçu un appel de Jesse Marsch en 2015, alors qu’il était à l’époque le préparateur physique du Chicago Fire. "C’est allé très vite. Il m’a téléphoné le mercredi, le lendemain j’étais dans l’avion pour New York, explique le Français de 35 ans qui se souvient d’une rencontre avec un "leader extraordinaire". Il m’a recruté car il souhaitait quelqu’un qui puisse assimiler la méthode Red Bull, faite de courses à haute intensité et de pressing. J’ai été impressionné à la fois par son intelligence, sa bonhomie et son leadership. C’est quelqu’un pour qui tu as envie de travailler, qui te donne la banane tous les matins."
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Jesse Marsch

Crédit: Getty Images

Jeu de transition rapide et explosivité vers l’avant

Recruté par la firme Red Bull pour ses idées de jeu, Jesse Marsch a très vite réussi à faire adhérer son équipe à ses principes à New York. "Son schéma de jeu favori, c’est le 4-2-3-1. L’idée est de mettre sous pression l’équipe adverse en effectuant un pressing très haut sur le terrain, et exploser très vite à la récupération du ballon pour marquer", commente Florian Valot. "C’est moins un jeu de possession qu’un jeu de transition. Il veut jouer dans la surface adverse tout le temps, et punir l’adversaire sur ses erreurs, complète Tony Jouaux. Aujourd’hui, on recrute des joueurs adaptés à ce type de jeu, mais à l’époque, Jesse a réussi à transformer des mecs comme Bradley Wright-Phillips ou Sacha Kljestan, dont les qualités premières n’étaient pas forcément la rapidité et l’explosivité."
"Il était également capable de changer complètement sa stratégie en plein match, ajoute Florian Valot. Je me souviens d’une rencontre face au Chivas Guadalajara en ligue des champions Concacaf, où il décide qu’il faut jouer des longs ballons sur moi, et profiter de mes déviations de la tête côté droit. Ça a super bien marché."
En trois ans et demi à New York, Jesse Marsch a gagné le MLS Supporters’ Shield en 2015 (trophée de la meilleure équipe de saison régulière) et atteint la finale de l’US Open Cup en 2017 (coupe nationale). Le meilleur bilan pour un entraîneur des Red Bulls. "Son succès tient aussi dans sa capacité à rendre ses joueurs responsables. Il avait créé ici un 'conseil des sages' avec cinq joueurs qu’ils considéraient comme des leaders dans le groupe. Il les voyait chaque semaine pour leur demander leur avis sur tout, de la qualité des repas, à l’emploi du temps, aux horaires de voyage, etc. Il arrivait à leur faire comprendre que c’était avant tout leur équipe", rapporte Tony Jouaux.

Une intelligence supérieure

Jesse Marsch a étudié à la prestigieuse université de Princeton dans le New Jersey, où il jouait également au football sous les ordres de Bob Bradley, aujourd’hui coach du Los Angeles FC après avoir entraîné notamment Le Havre en 2015 et Swansea en 2016. Florian Valot et Tony Jouaux se rappellent tous les deux d’un homme surdoué. "C’est quelqu’un de très très intelligent, qui est curieux de tout. Il a des facilités avec les langues notamment, et peut parler à un joueur en français, en anglais, en espagnol ou en allemand", rapporte le milieu de terrain français.
"À l’entraînement, il était capable de tout faire à la fois : organiser un jeu, compter les passes et les points de chaque équipe, et participer en même temps. Je n’avais jamais vu un entraîneur être capable de retenir autant de choses, ajoute Tony Jouaux. Sa philosophie, c’est de connecter les gens et les départements dans les clubs où il passe. Il veut tout savoir sur tout le monde parce qu’il s’intéresse vraiment à eux, et parce qu’il considère que le club y gagne."
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Jesse Marsch avec son ancien joueur Erling Haaland

Crédit: Getty Images

L’arrogance américaine

Jesse Marsch a profité de son affiliation au groupe Red Bull pour gravir les échelons petit à petit, des New York Red Bulls au Red Bull Salzbourg jusqu’au poste d’entraîneur du RB Leipzig la saison prochaine en remplacement de Julian Nagelsmann. Une première à ce niveau pour un entraîneur venu des États-Unis. Interrogé dans le podcast Fútbol sur les avantages d’être américain pour percer dans le football européen, Jesse Marsch a évoqué "l’arrogance américaine". "Je suis un adepte de la pensée positive, et je suis convaincu que je peux réaliser de grandes choses. (…) Je ne devrais pas penser qu’on peut battre le Bayern Munich (rires), ça ne devrait pas être possible, et pourtant j’y crois. Je crois qu’on peut les battre. Ça demandera un effort incroyable, mais c’est le système de croyance américain."
"Ça ne m’étonne pas de lui et je ne suis pas surpris de sa réussite. C’était juste une question de temps, estime Florian Valot. C’est quelqu’un d’absolument déterminé à laisser une trace, et qui a une confiance en lui sans faille."
"L’entraîneur américain n’a pas peur de perdre, affirme quant à lui Tony Jouaux. Jesse joue tous les matches pour les gagner, et ne se contente jamais d’une victoire 1-0." Les deux Français sont convaincus que l’entraîneur américain va réussir en Allemagne. "Les challenges, ça l’excite plus que ça l’inquiète", résume le préparateur physique. "S’il me rappelait demain, je le suivrais peu importe où il entraîne et peu importe le salaire", va jusqu’à penser Florian Valot.
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