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Tour des Flandres - "Survie", "vidé", "complètement mort" : Mathieu Van der Poel, au bout de l’effort

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 31/03/2024 à 21:33 GMT+2

Immense favori, Mathieu Van der Poel a assumé son statut en remportant ce dimanche le Tour des Flandres pour la 3e fois de sa carrière. Un succès au terme d’un numéro en solitaire de 45km mais surtout d’une des journées les plus "difficiles de sa carrière", en raison de la météo, qui l’aura pourtant aidé à faire la différence avant de le pousser dans ses retranchements.

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Cette fois, il n’y a pas vraiment eu de suspense. Cette fois, il n’y a pas eu de sprint sur la longue ligne droite finale d'Audenarde, riche en succès (2020 face à Van Aert et 2022 devant Pogacar) mais aussi en défaite (2021 contre Asgreen), mais un long numéro en solitaire. Il aura suffi d’un mont pavé, le mythique Koppenberg, pour voir Mathieu Van der Poel s’envoler vers un nouveau Monument. "Gagner le Tour des Flandres avec le maillot arc-en-ciel de champion du monde sur le dos est un rêve qui devient réalité", avouait le Néerlandais une fois l’arrivée franchie, plus d’une minute devant la concurrence, pour un troisième Tour des Flandres, record égalé. Le moins accroché, le plus facile sans doute vis-à-vis de l’adversité. Mais les conditions climatiques, elles, n’ont épargné personne.
Je savais que ça allait être le choas dans le Koppenberg
"C'est le Tour des Flandres le plus dur que j'ai fait, l'une des courses les plus difficiles de ma carrière, explique-t-il, exténué. C'était juste une question de survie". La faute notamment au vent de face, éreintant, qui a usé les organismes. "J'étais tellement exténué que j’avais les yeux fermés pendant les 20 derniers kilomètres, poursuit Van der Poel. J’étais vidé à l’arrivée. J’avais juste la force suffisante pour lever mon vélo sur la ligne". Mais le plus gros adversaire du Néerlandais aura bel et bien été la pluie, qui s’est mêlée à la course bien plus tôt que prévu. Des conditions qui n'ont pas rappelé que des bons souvenirs au Néerlandais.
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"Ca m'a rappelé les Championnats du monde à Harrogate (sous le déluge, en 2019)", racontait-il, comme un symbole des progrès que Van der Poel a fait depuis cette époque dans la gestion des efforts comme dans l'analyse des dangers. Car, qui dit pluie sur le Tour des Flandres, dit routes particulièrement glissantes. Et principalement le Koppenberg encore plus infernal et primordial que d’habitude. "Quand il s'est mis à pleuvoir, je savais que ça allait être le chaos dans le Koppenberg, témoigne le champion du monde. J'ai accéléré dans la partie la plus raide pour éviter les ennuis. Mais c'était vraiment super glissant. J'avais du mal à garder la traction. Ce n’était pas vraiment le plan de s’isoler aussi tôt mais je voulais absolument être en tête parce que je savais que ça allait être très glissant et je voulais absolument éviter les chutes. C’est pour ça que j’avais demandé à l’équipe de garder tout le monde groupé jusqu'au Koppenberg. Et ils ont roulé de façon fantastique". Du tableau noir qui a lancé Van der Poel vers son sacre le plus incontestable de sa carrière.
Seul dans son monde
Les différentes attaques de Matteo Jorgenson (Visma|Lease a Bike) et de Mads Pedersen (Lidl-Trek) auraient pourtant pu faire dérailler la partition parfaite des Alpecin-Deceuninck mais, avec Van der Poel, l’affolement n’existe jamais. "Mathieu est toujours très calme, il ne s’affole jamais, explique son équipier français, Axel Laurance. Il savait que c’était encore trop long". Surtout, le champion du monde a douté un temps de ses capacités à s’imposer. "Au second passage du Vieux Quaremont, j'ai attaqué pour la première fois mais je n'ai alors plus eu le sentiment d'avoir de bonnes jambes, avoue le Néerlandais. Heureusement, je les ai retrouvées". Ses adversaires, eux, n’ont pas vraiment eu l’impression qu’ils les avaient perdues…
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"Est-ce qu'il était trop fort aujourd'hui ? Oui, oui et oui, avoue sans détour Tiesj Benoot à la RTBF. Sa victoire est vraiment méritée." Même son de cloche du côté de Toms Skuijns, excellent 10e : "Mathieu était seul dans son monde". Et la question se pose déjà : le sera-t-il de nouveau dans une semaine sur Paris-Roubaix, où il défendra la couronne acquise l’an passé ? Vu sa performance ce dimanche, on voit mal ce qui pourrait l’en empêcher. A part, peut-être, de le décaler quelques jours plus tôt. "Là, je ne peux pas encore penser à Roubaix, je suis complètement mort", avoue le champion du monde. Pas sûr que ses adversaires le sont moins mais ils n'étaient pas dans son monde. Ils étaient ces coureurs sur lesquels Mathieu Van der Poel marche course après course sur ces flandriennes.
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