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Tour de France 2024 | Romain Bardet : "J'en avais fait le deuil..."

Laurent Vergne

Mis à jour 29/06/2024 à 20:33 GMT+2

Trois victoires, deux podiums, une tripotée de places d'honneur... Romain Bardet n'avait certainement pas à rougir de sa carrière sur le Tour de France. Mais cette journée de samedi lui donne une dimension et un éclat d'une autre nature. Un nouveau succès, dans cette 1re étape, mais surtout ce tout premier maillot jaune. Pile au moment où il n'y croyait plus…

Un finish en apnée : l'arrivée victorieuse de Bardet

Le maillot jaune ne l'a pas changé. Romain Bardet est un des coureurs les plus francs et les plus lucides du peloton. Après les victoires comme les jours de galère. Il a toujours le mot juste et sincère. Samedi, pour l'apothéose de sa carrière, au moins sur le Tour, et sans doute dans l'absolu, une victoire superbe, doublée, surtout, d'un maillot jaune en guise de récompense suprême, il s'est livré et a trouvé les bonnes paroles. Comme d'habitude.
"C'est fou. Comme quoi dans le vélo il y a encore des moments inattendus. C'était sublime", a-t-il commenté. Inattendu, car ce maillot jaune, s'il en a longtemps rêvé, et s'il a pu parfois l'ambitionner, il avait fini par faire une croix dessus. "Le Maillot Jaune, c’était un des rêves de ma carrière de le porter au moins une journée. J'étais souvent trop proche (au général) pour qu'on me laisse partir. Alors, j’en avais fait un peu le deuil", admet-il.
Malgré ses trois succès d'étape (le dernier il y a tout de même sept ans), il lui manquait quelque chose. Mais il n'est sans doute pas si paradoxal que ce soit au moment où il n'y pensait plus que ce grand bonheur s'offre à lui. A 33 ans, il fait un peu moins peur aux cadors. Un soupçon de liberté salvateur, doublé d'une autre liberté, celle de son esprit.
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"Fou", "sublime", "fabuleux" : Bardet est "enfin lui-même" et en jaune

J'ai eu l'instinct
"Je suis enfin moi-même", résume Bardet. Qu'entend-il par là ? Qu'il peut courir comme il a toujours rêvé de pouvoir le faire. Ce sont ses ambitions, légitimes, qui ont freiné ses possibilités. Et cela, c'est un vrai paradoxe. Il est trop tard pour avoir des regrets, et ce maillot jaune vient de toute façon de les faire voler en éclats si toutefois il en avait. "C'est la première fois que je souris avant le départ du Tour de France, souffle le leader de la DSM. Ne pas faire le général, ça m'enlève une pression énorme. Je peux encore découvrir ma vraie nature et courir sans arrière-pensée, c'était fabuleux."
Pour autant, s'il avait pu nourrir cette ambition pendant des années, cela n'était pas le cas samedi, même avec l'esprit libre. Mais elle est venue au fil de cette première étape. Car Bardet a le sens de la course. Et le flair de celui qui a vécu. "Je ne connaissais pas vraiment le parcours mais j'ai eu l'instinct, sourit l'Auvergnat. J’ai eu l’intuition que c’était le moment de faire le jump. Au pire, je perdais 20 minutes si ça ne marchait pas, mais je ne suis plus là pour jouer le général."
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Van den Broek - Bardet, le coup parfait : le résumé de la 1re étape

Alors il est parti et le coup est devenu fumant, en grande partie grâce à l'effort phénoménal de son coéquipier, Frank van den Broek, déjà présent dans l'échappée et redescendu lui prêter main forte. Le sens du sacrifice du Néerlandais a été remarquable. "Je savais que Frank était un excellent rouleur, aucune autre combinaison n’aurait pu fonctionner aussi bien. Et il mérite cette victoire autant que moi, parce qu'il m'a tiré sur le plat à la fin, c'est vraiment un grand talent", a salué Bardet.
"Je n'ai pas de mots, a réagi de son côté son partenaire d'échappée du jour. Quand j'ai vu l'écart avec le peloton lors de la dernière ascension de la journée, je me suis dit que ça pouvait le faire. C'était très dur les derniers hectomètres, j'ai vu le peloton à nos trousses, j'avais tellement mal aux jambes." "Sur les derniers kilomètres c’était fou, relance Bardet, il y avait du vent de face, on était à 48 à l'heure… Je ne me serais jamais permis de rêver à un tel scénario." Ce n'était pas un jour pour rêver, mais c'est un jour de rêve. Pour Bardet, cela valait vraiment le coup d'attendre.
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