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Les débats du Tour : La plus belle victoire de Bardet, un maillot jaune en sursis et Pogacar attendu à Bologne

Mis à jour 30/06/2024 à 15:37 GMT+2

Romain Bardet a remporté la 1re étape du Tour de France 2024, avec la manière, à Riminin. Mais est-ce la plus belle victoire de sa carrière ? Dans nos débats du Tour, nous nous demandons aussi combien de temps le Français de la DSM-Firmenich PostNL pourra conserver son maillot jaune et si Pogacar passera à l'offensive vers Bologne.

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Jusqu’où Bardet peut-il garder son maillot jaune ?

Raphaël Brosse
Le règne de Romain Bardet sur ce Tour 2024 est certes très appréciable, mais il risque d'être éphémère. À vrai dire, il ne serait pas surprenant que le Tricolore rende son paletot dès dimanche, après avoir franchi la ligne à Bologne. Tout d'abord parce que sa grosse débauche d'énergie du jour va certainement laisser des traces et que le profil très accidenté de la 2e étape, agrémenté d'une forte chaleur, ne sera vraisemblablement propice à la récupération. Surtout si les gros bonnets du peloton livrent une première bataille dans la côte de San Luca (voir plus bas).
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De plus, l'Auvergnat n'a pas fait mystère de ses ambitions pour juillet : il se désintéresse totalement du classement général, ce carcan qui l'a, pendant si longtemps, empêché de signer des numéros tels que celui qu'il s'est offert ce samedi. Bien sûr, un maillot jaune se défend et on imagine aisément le leader de la DSM-Firmenich PostNL s'accrocher autant que possible à sa précieuse tunique. Il n'en fera néanmoins pas une obsession, a fortiori si une perte de temps lui permet d'obtenir d'autres bons de sortie par la suite.
Jean-Baptiste Duluc
On ne va pas se mentir : comme Raphaël le souligne, il est très probable que Romain Bardet perde son maillot jaune dès dimanche à Bologne. 15’’ d’avance ne représente pas grand-chose sur les pentes de San Luca mais sa chance réside sans doute en le parcours, une nouvelle fois, avec 13km restant au sommet du 2e passage. Si les favoris n’ont pas réussi à s’isoler, poursuivront-ils l’effort ? Pas sûr.
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Après tout, mathématiquement parlant, Bardet n’a "que" à terminer dans le premier groupe pour être assuré de conserver son maillot jaune. Vu ses efforts samedi, la récupération courte qui s’annonce, le relâchement possible avec un accomplissement inattendu, le Français de la DSM-Firmenich PostNL est censé coincer sur les hauteurs de Bologne. Mais la magie du maillot jaune peut aussi lui donner des ailes et on n’oubliera pas que Bardet avait pris la 2e place du Tour d’Emilie en 2016, épreuve qui se termine à San Luca.

Est-ce la plus belle victoire de Bardet ?

Raphaël Brosse
Parce qu'elle était inattendue, parce qu'elle a été arrachée au terme d'un mano-a-mano haletant avec ce qui restait du peloton, parce qu'elle lui a permis, surtout, d'enfiler le maillot jaune pour la première fois de sa carrière - alors qu'il participe là à son ultime Tour de France -, la victoire décrochée par Romain Bardet est en tous points superbe. En termes de performance pure, ce n'est cependant pas la plus belle.
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Un finish en apnée : l'arrivée victorieuse de Bardet

En 2017, le natif de Brioude avait enlevé la 12e étape de la Grande Boucle, qui arrivait à l'altiport de Peyragudes. Ce jour-là, dans les ultimes hectomètres d'une montée horriblement pentue, le Français s'était imposé en costaud devant Rigoberto Uran et Fabio Aru, tout en mettant 22 secondes dans la vue de Chris Froome, futur vainqueur de la course. Ce jour-là, le coureur d'AG2R-La Mondiale avait montré qu'il était le plus fort des favoris et, même s'il n'avait terminé "qu'à" la troisième place du classement général, ce succès restera probablement son plus probant.
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Jean-Baptiste Duluc
Si la fibre familiale me lie à son succès du Tour de l’Ain 2013, force est de constater que sa plus grande victoire se situe forcément sur le Tour de France. Et à ce petit jeu-là, si la victoire au sommet de Peyragudes, à la pédale, est sans doute le paroxysme de son niveau sportif comme l'évoque Raphaël, difficile de penser que ce 29 juin 2024 n’est pas le plus grand moment de la carrière de Bardet.
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Le voir revêtir son tout premier maillot jaune, à 33 ans, quelques jours après avoir annoncé sa retraite en juin 2025, pour son dernier Tour de France a une symbolique et une force de reconnaissance indissociable de sa victoire. Et la manière, ce duo de 35km avec son jeune équipier sans doute plus fort mais qui lui aura laissé la victoire, en résistant de justesse au peloton dans un final à suspense, la rend encore plus inoubliable. Et, à mon sens, plus belle.

Pogacar doit-il attaquer vers Bologne ?

Jean-Baptiste Duluc
Oui. Je ne dis pas que Tadej Pogacar doit forcément reprendre du temps dès dimanche. Pour cela, il a le temps, justement. En revanche, ne pas tenter sa chance dans les forts pourcentages de San Luca serait particulièrement étonnant. Sur le papier, c’est un terrain où, Remco Evenepoel excepté peut-être - et encore -, il n’a aucun rival. Même si le Tour d’Emilie ne lui a jamais souri (2e en 2022 et 2023), il y a tout pour créer des écarts avec deux ascensions et peu de plat pour finir.
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Surtout, Pogacar doit absolument tester l’état de forme de Jonas Vingegaard en ce début de Tour. La préparation du Danois n’a pas été optimale, on le sait, et il pourrait très bien être en souffrance ce week-end. Il n’a évidemment pas été mis en difficulté ce samedi, UAE-Emirates n’ayant pas poussé son forcing, mais il pourrait en être tout autrement demain vers Bologne. Rien que pour ça, le Slovène doit bouger. Et je suis persuadé qu’il le fera.
Raphaël Brosse
Il y a deux mois, Tadej Pogacar avait marqué les esprits dès la deuxième étape du Giro en l'emportant au sanctuaire d'Oropa, mettant par la même occasion la main sur le maillot rose. On connaît le tempérament résolument offensif du Slovène et on ne tomberait pas des nues en le voyant récidiver ce dimanche, sur la deuxième étape du Tour de France. Il n'aurait toutefois pas franchement intérêt à sortir du bois si tôt.
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1,9 km à 10,6% : le profil de la côte de San Luca

Déjà, la concurrence qui lui est opposée sur cette Grande Boucle est autrement plus relevée que celle qu'il a matée sans sourciller en mai, ce qui incite - par principe - à davantage de prudence. Et ce d'autant plus que la côte de San Luca, gravie à deux reprises, est bien trop courte (1,9 km) pour creuser de réels écarts. "Pogi" pourrait donc se contenter de demander à ses équipiers d'assurer un tempo soutenu en tête de peloton, histoire de faire sauter à la pédale ceux qui ne se sentent pas bien. Lui aurait ainsi la possibilité d'en garder sous le pied et de placer ses premières banderilles un peu plus tard. Pourquoi pas mardi, sur les pentes du Galibier ?
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Le profil de la 2e étape : moins de dénivelé mais des pentes plus corsées

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