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Tour de France 2023 | Comme d'autres avant lui, David Gaudu est à la croisée des chemins

Christophe Gaudot

Mis à jour 24/07/2023 à 17:29 GMT+2

David Gaudu vient d'achever pour la deuxième fois de suite le Tour de France dans le Top 10 du général (9e). Si sa progression n'avait pas connu un bond inattendu en 2022 (4e du Tour), le résultat n'aurait pas eu le même goût amer. Le Breton a changé de statut et il doit faire avec. Décevante, son expérience de juillet doit lui servir pour la suite et pour les choix qu'il aura à faire en 2024.

Loin de Pinot, Gaudu victime d'une lourde chute dans la descente du Petit Ballon

Pour la dernière fois, Thibaut Pinot a volé la vedette à David Gaudu sur le Tour de France. L'odyssée du bientôt retraité a tenu la France du Tour en haleine jusqu'au sommet du Petit Ballon et cette ambiance dingue dont on se rappellera très longtemps. Mais si le Franc-Comtois a occupé le devant de la scène, c'est que, contrairement à 2022, son compère breton ne se battait pour rien ou presque au général en dernière semaine. Un retour en arrière après une 4e place l'an dernier qui pose question pour Gaudu, 9e final à Paris.
Il y a dix-huit mois, au début de la saison 2022, le monde du cyclisme avait souri à l'évocation, par Marc Madiot, d'un podium comme objectif pour David Gaudu et la Groupama-FDJ. Sourire effacé des visages par la performance surprise d'un Breton que l'on avait découvert capable d'aller loin dans la douleur et d'endosser des responsabilités énormes sur la plus grande course du monde. Les choses vont vite en vélo comme ailleurs et, douze mois plus tard, l'objectif podium ne faisait plus rire personne tant la troisième marche ne ressemblait plus à un vœu pieux. Ce qui rend l'échec du projet plus prégnant encore.
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Pogacar, une raclée mais des motifs d'espoir

Gaudu "à 100%" et pourtant…

Jamais dans le coup quand les choses sérieuses ont commencé, dès les Pyrénées, Gaudu ne rougit pourtant pas de sa performance : "J’étais à 100 %, je me suis battu, je ne pouvais pas faire mieux, tout simplement", a-t-il glissé à Ouest-France. Son Paris-Nice du début de saison, lors duquel il avait titillé un Tadej Pogacar aérien tout en dominant Jonas Vingegaard, avait accrédité la thèse d'une progression espérée et logique après l'été 2022. En octobre dernier, Gaudu fêtait ses 26 ans, ses plus belles années sont donc encore devant lui puisque la maturité physique d'un coureur normal - qui ne s'appelle ni Pogacar, ni Evenepoel donc -, se trouve autour de 27-28 ans.
Et d'ailleurs, à entendre le Breton, progression il y a eu puisqu'il a répété afficher ses meilleures données chiffrées sur ce Tour de France. Simplement, le niveau était monté de trois à cinq crans par rapport à Paris-Nice. Était-il mal préparé comme on l'imaginait après un Dauphiné très inquiétant en juin ? Argument battu en brèche par la Groupama-FDJ. Est-ce à dire alors que le niveau de 2022 était bien en dessous de 2023 ? Après tout, Gaudu est devancé cette année par des coureurs qu'il n'a pas eu à battre il y a douze mois, Adam Yates excepté. Là aussi, la thèse semble un peu courte.
Il ne faut pas cracher sur un Top 10
Personne n'imaginait David Gaudu rivaliser avec les monstres que sont Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, évidemment. Voir Jai Hindley, vainqueur d'un Giro, devant lui ne surprend personne non plus. Mais les autres ? Au vu des promesses semées, voir le leader de la Groupama-FDJ rivaliser avec les frères Yates, le jeune Carlos Rodriguez ou Felix Gall, paraissait dans le domaine du possible. Mais l'Autrichien, 8e du général du Tour et sans référence sur trois semaines avant cet été, l'a devancé de… sept minutes, soit l'écart entre "Pogi" et "Vingo" à l'arrivée.
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David Gaudu : "Certaines journées, on explose nos records…"

"Il ne faut pas cracher sur un top 10, même si ça n’est pas l’objectif car je visais le podium, rappelle Gaudu toujours pour Ouest-France. L’objectif n’était pas déconnant vis-à-vis de l’an dernier, de Paris-Nice. Mais on est tombés sur plus fort, et moi, je me suis accroché tous les jours." Celui-ci n'est pas le premier, ni le dernier coureur, à décevoir au moment de confirmer une performance inattendue. La carrière d'un cycliste n'est jamais linéaire et l'expérience acquise servira. Que ce soit dans l'approche d'un Tour mais aussi dans sa gestion mentale et physique.

Le Giro lui fait envie

Reste la question de la suite. A 26 ans, Gaudu a de nombreuses années devant lui pour briller. Au même âge, Thibaut Pinot comptait un podium du Tour (3e du Tour 2014) mais peinait à confirmer. Romain Bardet lui avait terminé 2e et 3e à Paris à 25 et 26 ans mais n'a plus achevé un grand tour dans le Top 5 depuis. Lui a toujours tout misé sur la Grande Boucle, quitte à se retrouver face à une adversité trop forte. Ce n'est qu'en 2021 qu'il a axé sa saison sur le Giro pour la première fois quand Pinot avait attendu 2017 pour découvrir la course de ses rêves.
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Gaudu, fataliste : "Ça monte trois ou cinq crans au-dessus par rapport à Paris-Nice"

"J’ai aussi envie de découvrir le Tour d’Italie, confie justement Gaudu à Ouest-France. On verra si j’ai des objectifs différents, est-ce que je ferai le Giro puis le Tour avec d’autres objectifs ?" A vrai dire, l'idée aurait du sens. Le Tour phagocyte la saison cycliste mais l'herbe est parfois aussi verte ailleurs. David Gaudu aura 27 ans en 2024 et l'envie sans doute d'autres lieux, d'autres scénarios. Un pas de plus dans sa progression avant évidemment de revenir sur le Tour pour y jouer de nouveau le podium ?
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