Profils, dates, horaires, analyse : le parcours du Tour de France 2023 à la loupe (2/3)

Date : Samedi 8 juillet
Départ : Libourne
Arrivée : Limoges
Distance : 200,7km
Heure de départ : 12h30
Type : Plaine

Sept ans après le sprint épaule contre épaule entre Marcel Kittel et Bryan Coquard, le Tour revient à Limoges avec une étape de plaine indécise. Si les ascensions ne sont pas très nombreuses, ni véritablement difficiles, le final de ce 8e opus ne cesse de monter et descendre, n’offrant aucun répit et usant les coureurs avant le sprint attendu dans Limoges. A noter que l’arrivée se fera au sommet d’une montée de 700m à 4%, de quoi sans doute écarter les purs sprinteurs un peu trop massifs. A moins qu’un coureur profite de la côte de Condat-sur-Vienne (1,2km à 5,4%) à 9km de l’arrivée pour piéger tout le monde…

Date : Dimanche 9 juillet
Départ : Saint-Léonard-de-Noblat
Arrivée : Puy de Dôme
Distance : 182,4km
Heure de départ : 13h30
Type : Moyenne montagne

C’est l’événement de cette 110e édition. Trente-cinq ans après sa dernière apparition, 59 ans après le mythique duel entre Anquetil et Poulidor, le Puy de Dôme fait son retour sur le Tour de France. La célèbre ascension auvergnate est l’une des montées françaises les plus exigeantes avec ses 13,3km à 7,7%. Les 4 derniers kilomètres affichent même plus de 11% de moyenne, sur une route rendue étroite par la construction des rails du train qui monte au sommet et qui a longtemps empêché le retour de ce mythe. A coup sûr, ce sera un grand moment et sans doute la première possibilité pour les grimpeurs de créer de gros écarts. A condition d’aborder l’ascension bien placée.

Date : Mardi 11 juillet
Départ : Vulcania
Arrivée : Issoire
Distance : 167,2km
Heure de départ : 13h05
Type : Accidentée

Au lendemain du premier jour de repos, voilà une étape de transition comme le Tour sait si bien nous en proposer. Avec cinq ascensions au programme, dont le col de la Croix Saint-Robert (2e cat) mais surtout la côte de la Chapelle-Marcousse (3e cat, 6,5km à 5,6%) à 28,6km de l’arrivée, difficile d’imaginer autre chose qu’une victoire de l’échappée. Trop facile pour les grimpeurs, trop dur pour les sprinteurs et trop compliqué à contrôler pour un peloton, le profil colle parfaitement à une échappée victorieuse. Mais il faudra être fort pour s’y glisser avec deux ascensions dans les 30 premiers kilomètres.

Date : Mercredi 12 juillet
Départ : Clermont-Ferrand
Arrivée : Moulins
Distance : 179,8km
Heure de départ : 13h05
Type : Plaine

Malgré quelques nouvelles difficultés sur la route de l’Allier, cette 11e étape ne devrait pas échapper aux sprinteurs. Le final n’offre aucune difficulté, et guère plus de piège. Si la région est réputée pour ses bordures, notamment sur Paris-Nice, le terrain ne s’y prête pas vraiment cette fois, même s’il faudra se méfier des dix kilomètres entre Gipcy et Souvigny, entre 25km et 14km de l’arrivée. Il serait toutefois surprenant que le peloton y casse et rien ne devrait empêcher une arrivée massive, d’autant que les sprinteurs devront ensuite attendre la 3e semaine et la sortie des Alpes.

Date : Jeudi 13 juillet
Départ : Roanne
Arrivée : Belleville-en-Beaujolais
Distance : 168,8km
Heure de départ : 13h05
Type : Accidentée

Nouvelle étape de transition favorable à l’échappée ou verra t-on une étape à là "Creusot 2020" ? Avec plus d’écart au général, après les Pyrénées et le Puy de Dôme, peu probable d’assister à une course de folie dans monts du Beaujolais. Mais l’enchainement du col de la Casse Froide (3e cat), du col de la Croix Montmain (2e cat) et du col de la Croix Rosier (2e cat, 5,3km à 7,6%) pourrait créer quelques surprises, si certains favoris sont dans un mauvais jour. Surtout si une équipe tente de durcir pour "essayer". Le final, très rapide, rendra toute poursuite très compliquée. Méfiance donc, même si l’échappée devrait encore trouver un terrain à sa convenance.

Date : Vendredi 14 juillet
Départ : Chätillon-sur-Chalaronne
Arrivée : Col du Grand Colombier
Distance : 137,8km
Heure de départ : 13h45
Type : Haute montagne

A la veille d’entrer dans les Alpes, les coureurs retrouveront le géant du Jura, le col du Grand Colombier, déjà affronté en 2016 et 2020. Comme il y a trois ans, l’arrivée se fera une nouvelle fois au sommet de l’ascension de 17,4km à 7,1%, particulièrement irrégulière, qui alterne portion à plus de 10% et replat. Le Grand Colombier avait notamment été le cimetière des rêves de doublé d’Egan Bernal et de podium de Nairo Quintana en 2020, sans pour autant créer d’énormes écarts (11 coureurs en 25''). A noter que s’il s’agit de la seule ascension répertoriée du jour, le Grand Colombier sera précédé de la montée d’Hauteville-Lompnes et ses 10km à près de 5%. Suffisant pour créer des écarts dans le géant du Jura ?

Date : Samedi 15 juillet
Départ : Annemasse
Arrivée : Morzine Les Portes du Soleil
Distance : 151,8km
Heure de départ : 13h05
Type : Haute montagne

Ce n’est pas l’étape-reine de cette 110e édition mais ce 14e opus est sans doute l’un des plus infernales avec trois cols de 1re catégorie et un classé en Hors-Catégorie. Surtout, il n’y aura pas un mètre de plat dans les 110 premiers kilomètres, de quoi faire très mal avant même d’affronter les terribles pentes du col de Joux-Plane (11,6km à 8,5%), une des montées les plus difficiles des Alpes, surtout précédé du col de la Ramaz (13,9km à 7,1%). Mais attention également à l’enchainement du col de Cou (7km à 7,4%) et du col du Feu (5,8km à 7,8%), dans les 60 premiers kilomètres, idéal pour un leader distancé pour mettre le feu et se lancer dans les grandes manœuvres. Le terrain s’y prête à la perfection. Et, au pire, tout se jouera dans Joux-Plane, qui se suffit bien souvent à lui-même.

Date : Dimanche 16 juillet
Départ : Les Gets Les Portes du Soleil
Arrivée : Saint-Gervais Mont-Blanc
Distance : 179km
Heure de départ : 13h05
Type : Haute montagne

Nouvelle grosse étape de montagne pour conclure cette deuxième semaine, cette fois condensée sur la deuxième partie de l’étape. Si l’échapée pourrait se former sur le plat, c’est bien en montagne que se jouera ce 15e opus, avec le col de la Croix-Fry (1re cat) qui pourrait permettre de durcir une première fois le tempo. Toutefois, difficile d’imaginer une attaque avant le final, l’enchainement de la côte des Amerands (2,7km à 11%) et de la montée vers Saint-Gervais (7km à 7,7%) offrant un terrain de jeu parfait pour les favoris. A moins que Romain Bardet ne soit tenter de s’imiter lui-même et de sortir dans la descente de la côte de Domancy, comme lorsqu’il s’était imposé à Saint-Gervais, sur le Tour de France 2016.