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Les belles promesses de Lenny Martinez : "Pas la dernière fois que je me bats avec Jonas Vingegaard"

Christophe Gaudot

Mis à jour 26/02/2024 à 12:49 GMT+1

Ce dimanche, le scénario de la 4e étape de O Gran Camino fut l'exact copié-collé des deux précédentes avec un nouveau succès, couplé de celui au classement général, de Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike). Sur le podium final, un autre ancien vainqueur du Tour de France l'accompagnait : Egan Bernal (INEOS Grenadiers), 3e. Et entre ces deux champions ? Lenny Martinez (Groupama-FDJ), 20 ans.

Vingegaard insubmersible, Martinez super dauphin dans des conditions dantesques

Sa petite bouille d'ange tranche avec le regard noir qu'affiche plus souvent son pendant de la génération "dorée" de la Groupama-FDJ, Romain Grégoire. A ce dernier l'extrême ambition, à Lenny Martinez, la joie d'être là. On ne peut pas plus se tromper en se fiant seulement aux apparences quand il s'agit du fils de Miguel. Sa deuxième place au classement général d'O Gran Camino derrière Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike) mais devant le revenant Egan Bernal (INEOS Grenadiers) prouve les progrès qu'il a réalisés. Ce qu'il en a dit nous apprend l'envie qui l'habite.
Est-ce parce qu'il n'a pas confiance en sa pointe de vitesse que Vingegaard entend gagner toutes ses courses en solitaire ? A priori non, le Danois n'a juste aucun égal dans les cols quand Tadej Pogacar n'est pas là, et parfois même quand le Slovène et sa mèche sont de la partie. En Galice jusqu'à dimanche, il n'a trouvé personne pour l'accompagner et son avance finale (1'55'') glanée en trois étapes prouve l'étendue de sa domination. Personne donc n'a pu l'embêter disions-nous ?
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Après lui, le déluge : passe de trois et victoire finale pour Vingegaard

Dans la roue de Vingegaard

Ce dimanche, un effronté pas bien haut sur son vélo a quand même tenté de prendre la roue du meilleur grimpeur du monde. "Dans la dernière bosse, j'ai pu être bien placé et réagir à l'attaque de (Jonas) Vingegaard, expliquait Lenny Martinez dans un communiqué de la formation Groupama-FDJ. Malheureusement je n'ai pas réussi à suivre mais je suis resté à 10-15 secondes pour gérer mon effort, ne pas exploser." Le débours final (16'') confirme les dires du grimpeur de poche, le seul à résister au double vainqueur du Tour quand le reste de la meute concédait plus de 45 secondes.
"C'est la première fois que je suis dans la roue de Jonas quand il attaque et même que je bataille avec lui pour l'étape, s'enthousiasmait Martinez. Je suis très content, c'est la première fois mais ça ne sera pas la dernière. Ça annonce de belles choses et j'ai envie de refaire ça à l'avenir." Cette réaction et le pedigree de ses compagnons de podium (Vingegaard et Bernal donc), "deux grands champions" feront de ce séjour en Galice un point important de la naissante carrière de Lenny Martinez. S'il s'était mis en avant en filou sur la Classic Var mi-février domptant le Mont Faron après le Ventoux, excusez du peu, en 2023, c'est cette fois sa performance physique que l'on retiendra.
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Johannessen lève les bras trop tôt, Martinez le saute sur la ligne : revivez le final fou

Devant Bernal, Uijtdebroeks, Carapaz et Gaudu

Car s'il a été battu par Vingegaard, ce qui n'a rien d'infamant, Martinez a dominé pêle-mêle, Egan Bernal, Cian Uijtdebroeks, Hugh Carthy ou plus loin Richard Carapaz et… David Gaudu. Ce dernier jouera les soutiens pour son jeune coéquipier promis à un rôle de leader sur la prochaine Vuelta - après y avoir porté le maillot rouge en première semaine mais aussi souffert dans les deux dernières -, mais pas sur le Tour que lui et son équipe ont jugé encore trop grand pour ses 20 printemps.
S'il aura "une maturité plus tardive" que Grégoire, dixit Philippe Mauduit, le boss des directeurs sportifs chez Groupama-FDJ, Martinez grandit à vue d'œil. Alors que son équipe a perdu Thibaut Pinot, il sait qu'il doit être de ceux qui prennent le relais, dans l'état d'esprit pour que l'héritage Pinot ait du sens, sur la route aussi. Surpris d'avoir gagné dès sa première saison alors qu'il envisageait, dans ses pires cauchemars, une carrière sans victoire - "le niveau est tellement élevé maintenant" -, Martinez a déjà fait aussi bien en 2024. Pourtant, février n'a pas encore rendu son dernier souffle.
Ça ne me dérange pas d'avoir des Vingegaard, des Pogacar
"Je me disais que j'allais prendre des claques en World Tour", se rappelait encore Martinez à Eurosport avant la reprise de la saison. Il en a pris quelques-unes et n'en a pas encore vraiment délivré mais ceci ne veut pas dire qu'il n'a pas embêté des plus vieux que lui ici ou là et ce O Gran Camino s'inscrit dans cette lignée, malgré le débours conséquent concédé à Vingegaard en trois jours (1'55''). On rappellera aussi son excellent contre-la-montre initial même si celui fut tronqué par son incidence nulle pour le général en raison des conditions venteuses et dangereuses.
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Lenny Martinez mène le groupe des leaders sur le O Gran Camino

Crédit: Getty Images

"Ça ne me dérange pas d'avoir des Vingegaard, des Pogacar, ce sont les meilleurs du monde, nous confiait-il mi-janvier. Être dans le Top 10 mondial, c'est déjà quelque chose d'incroyable. L'objectif c'est de se rapprocher." Sera-t-il lui-même un jour le boss ? "Un jour, peut-être ! L'avenir nous le dira." Lenny Martinez promet décidément de très belles choses.
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