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Primoz Roglic - Remco Evenepoel, question de puissance et jeu de dupes, après la 6e étape du Dauphiné

Simon Farvacque

Mis à jour 07/06/2024 à 19:29 GMT+2

Primoz Roglic a pris le meilleur sur Remco Evenepoel, vendredi dans le final de la 6e étape du Critérium du Dauphiné au Collet d'Allevard. Notre consultant Jacky Durand note la différence de puissance, plus que de rythme, entre les deux favoris de l'épreuve, au sol la veille. A deux jours de l'arrivée, Roglic est en jaune et Evenepoel 2e d'un classement général dont ils disent ne pas se soucier.

Evenepoel au limiteur, Roglic au pouvoir : la 6e étape a redistribué les rôles

C'est une inconnue dont on se passerait volontiers. Le facteur "récupération en lendemain de chute" s'est immiscé dans le duel entre Primoz Roglic et Remco Evenepoel, vendredi sur le Critérium du Dauphiné. Et le Slovène n'a pas semblé franchement diminué. Il s'est imposé au sommet du Collet d'Allevard, à l'issue d'une manœuvre collective un temps désordonnée – avec Aleksandr Vlasov en éclaireur – mais efficace. Au point de faire coup double, déshabillant son rival belge du maillot jaune.
Avec le putsch en tête, le chef de file de BORA-Hansgrohe aurait pu se faire subtiliser le bouquet du jour par Giulio Ciccone, calé dans sa roue. Mais son sprint a été si brutal que l'Italien, 2e de cette 6e étape, a coupé la ligne trois secondes après lui. "C'est là que Roglic m'a impressionné, analyse Jacky Durand, sur le plateau des Rois de la Pédale. On a senti qu'il avait de la force, qu'il dégageait de la puissance (…) Ciccone était pourtant dans un grand jour et est réputé bon puncheur. Chapeau."
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"La puissance qu'il dégage dans les 300 derniers mètres !" Comment Roglic a déposé Ciccone

Là, les jambes tournaient… mais c'est tout
Notre consultant souligne la différence ainsi perçue dans le coup de pédale, par rapport à un Remco Evenepoel capable de susciter le même sentiment… à condition d'être en pleine forme : "Quand il est bien, il dégage de la puissance, du dos notamment. Là, les jambes tournaient… mais c'est tout." Distancé à 3,5 kilomètres du pinacle, le leader de la Soudal Quick-Step n'a pas sombré, concédant 52 secondes (dont 10 de bonification) à celui qui le devance de 19", à l'aube du week-end décisif.
Evenepoel a compris "dès la vallée", qu'il aurait du mal à disputer la victoire ce vendredi, et l'a confirmé à son équipe avant de perdre le contact avec le groupe des favoris. "Après quatre/cinq kilomètres dans l'ascension finale (de 11,2 km à 8,1%, ndlr), j'ai prévenu à la radio que je manquais de fraîcheur, explique-t-il. J'ai dit à Mikel [Landa] de tenter sa chance. Puis il est revenu m'aider." Le vainqueur de la Vuelta 2022 prend ainsi avec philosophie une défaillance très relative à remettre en perspective.
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"Il ne peut pas y aller Remco !" : Evenepoel subit l'attaque de Ciccone et Roglic

Roglic "limité", Evenepoel confiant… pour l'avenir

Fidèle à sa communication peu ambitieuse sur ce Dauphiné, Remco Evenepoel considère que "cette perte de temps, ce n'est pas le plus important." Absent deux mois après un gadin plus sévère lors du Tour du Pays basque, le Belge de 24 ans ne met pas sur le dos de sa chute de jeudi sa 8e place du jour. Satisfait d'un dernier kilomètre plus tranchant – "J'ai pu accélérer un peu" –, il espère être au top pour le Tour de France (29 juin-21 juillet) : "On a encore beaucoup de temps et pas de raison de paniquer".
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Evenepoel : "Je n'avais pas les jambes, mais aucune raison de paniquer"

Paradoxalement, c'est le plus à l'aise des deux cadors en question qui s'est dit légèrement diminué. Roglic a ainsi déclaré, sur son habituel ton espiègle : "Je suis un peu limité par mon épaule gauche… mais au niveau des jambes, ça allait." Pour lui aussi, le Tour est en filigrane de chaque geste, de chaque mot. Content de gagner une étape, le Slovène parle simplement d'un week-end "bonus" à venir, comme pour alimenter un jeu de dupes quasiment risible, tant il est en bonne position au général.
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Roglic en jaune : "Maintenant, toute la course est un bonus"

Primoz Roglic (82 victoires en pro), roi des courses d'une semaine, a l'opportunité d'en décrocher une première sous les couleurs de la BORA-Hansgrohe. L'enjeu n'est pas dérisoire. La menace pourrait venir du lauréat de Paris-Nice, Matteo Jorgenson (3e, à 58"), longtemps au contact (5e de la 6e étape, à 17"). Ou, toujours et quoi qu'il en dise, de Remco Evenepoel, comme le suggère Jacky Durand, revenant à notre point de départ : "C'était un lendemain de chute… il ne faut pas enterrer Remco."
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Un échange de regards entre Roglic et Evenepoel qui en dit long

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