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Critérium du Dauphiné | Remco Evenepoel en souffrance : Peut-être logique, forcément inquiétant

Christophe Gaudot

Mis à jour 08/06/2024 à 18:08 GMT+2

Venu sur le Critérium du Dauphiné pour se tester à quelques semaines du Tour de France, Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) a pu constater ce samedi sur la 7e étape que la forme manquait vraiment. Relégué à près de deux minutes de Primoz Roglic, le Belge ne s'inquiète pas. Après tout, il savait qu'il n'était pas à 100%, ce qui ne veut pas dire qu'il le sera sur le Tour.

Evenepoel : "Aucun souci, je travaille ma forme"

Puisqu'ils passent le plus clair de leur temps en stage, les grands leaders n'ont plus vraiment le bénéfice du doute. Les occasions de les voir sont si rares qu'il leur faut, sinon briller, au moins faire très bonne figure. Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) aurait peut-être préféré que son Critérium du Dauphiné ne déroge pas à la règle. Mais sa chute au Pays Basque, ainsi que celle sur la 5e étape cette semaine lui offrent deux arguments pour croire que demain sera meilleur qu'aujourd'hui. Il faut d'ailleurs lui souhaiter.
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Evenepoel perd le contact à 7 km du sommet

Vendredi, c'est à 3,5 kilomètres du sommet qu'Evenepoel avait rendu les armes dans sa bataille face à Primoz Roglic. Ce samedi, vers Samöens 1600, il a "doublé" en lâchant les roues d'un groupe des leaders pourtant fort d'une vingtaine d'unités à sept bornes du sommet. Si son débours final est important (1'46'' sur la ligne), il aurait pu l'être d'autant plus eu égard à la distance à parcourir. Reste qu'en lâchant avant des coureurs comme Javier Romo ou Louis Meintjes, le Belge inquiète évidemment. Qu'importe, en grossissant le trait, s'il a mieux fini qu'eux, ils ne devraient pas être des adversaires à ce stade de sa préparation.
Je sais que j'ai encore beaucoup de boulot, vous le savez aussi
Pourtant Evenepoel ne s'en fait pas, fidèle à sa communication autour de ce Critérium du Dauphiné. Il n'était pas venu pour le gagner, simplement pour voir où il en était trois semaines après sa remontée sur le vélo suite à sa chute au Pays basque début avril. "Une journée pas mal, a-t-il décrit à l'arrivée. A la fin j'ai senti que les jambes n'étaient plus là, j'ai dû prendre un rythme que je pouvais garder jusqu'à l'arrivée."
Voilà pour l'analyse de sa journée où il a même laissé filer Mikel Landa, son désormais fidèle lieutenant. Et le bilan avec ça ? "Aucun souci, je travaille ma forme, (se) rassure Evenepoel. Une minute et quarante secondes, c'est beaucoup mais je sais que j'ai encore beaucoup de boulot, vous le savez aussi. Ce n'est pas une surprise de devoir lâcher sur une montée aussi raide. Je sens vraiment que je n'ai pas encore la forme pour jouer avec les meilleurs. C'est la vie."

Un test pas concluant

Ainsi va le quotidien d'un Evenepoel qui a tardé à venir sur le Tour de France pour s'y préparer au mieux. Déjà vainqueur de grandes courses d'un jour (les Mondiaux sur route et de contre-la-montre, Liège-Bastogne-Liège deux fois…), le Belge ne voulait pas griller les étapes mais sa première expérience sur le Tour se passera-t-elle comme il l'espère ?
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Escapade de Soler, rétrogradation d'Evenepoel et sprint de Roglic : le résumé

"Il s'attendait à ça, on se souvient de ses propos au début du Dauphiné : 'je ne viens pas jouer le général, je viens pour me tester'. Ce n'est pas très concluant mais il n'est pas très inquiet", a analysé Jacky Durand, qui a une nouvelle fois pointé son manque de puissance. Pourra-t-il corriger sa forme d'ici au départ de Florence, dans trois semaines exactement ? A l'évidence oui. Sera-ce suffisant ? On peut en douter. "Ce n'est pas le grand Remco Evenepoel, pas celui que l'on a vu sur la Vuelta 2022 en tout cas", a noté David Moncoutié. Celui-ci pourrait-il se battre avec les meilleurs sur le Tour, serait-on tenté d'ajouter ?

Roglic lui a mis deux minutes en deux étapes

Parce qu'il manque de références sur trois semaines, parce qu'il n'a pas encore levé toutes les incertitudes sur son niveau en haute montagne face aux tous meilleurs, le Belge, hier au verbe si haut aujourd'hui plus posé, voit forcément les doutes l'entourer plus vite. Comment croire qu'il pourra rivaliser avec Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard alors même que Primoz Roglic lui a déjà collé deux minutes en deux étapes vendredi et samedi ? Après tout, le Slovène se trouve lui aussi à trois semaines de son grand objectif de la saison.
Peut-être a-t-il perdu trop de temps avec sa chute au Pays basque, un temps dont lui ne disposait pas. On comparera sans doute le retour de Jonas Vingegaard au sien mais on oubliera alors un peu vite d'où partaient les deux concurrents. Le Danois est double vainqueur du Tour de France, le Belge n'a gagné qu'un seul des quatre grands tours auxquels il a participé.
"Je pense que c'est bon de souffrir de cette manière, bon pour ma forme, pour ma tête et pour mon état d'esprit de combattant", a conclu Remco Evenepoel. Pas sûr que cela suffise face à Pogacar, Vingegaard et Roglic mais si une seule personne devait croire qu'il sera en forme suffisante sur la Grande Boucle, il vaut mieux que ce soit lui.
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Roglic dans un fauteuil : l'arrivée de la 7e étape

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