Juliette Labous championne de France pour la première fois

C’était Juliette La Boss. Sur un tracé vallonné et très usant, la coureuse de la DSM-Firmenich PostNL a réussi la course parfaite pour triompher des FDJ-Suez et s’offrir son premier titre de championne de France. Sortie du peloton dans la dernière ascension de la montée de la Pigeonnière, la 4e de la dernière Vuelta s’est isolée en compagnie de Gladys Verhulst Wild à cinq kilomètres de l’arrivée avant d’imposer sa puissance dans le sprint.

Passée tout proche du titre en 2018 et 2021, voilà Juliette Labous enfin sacrée. Le podium est complété par les deux FDJ-Suez, Gladys Verhulst Wild et Jade Wiel alors que le titre amateur revient à Sarah Pope (Ladynamips Claris Automobiles-Roche-sur-Yon Vendée Cyclisme).

Merci Mesdames pour le spectacle ! Comme attendu, le circuit de 16,4km tracé autour de Saint-Martin-de-Landelles nous a offert un championnat de France femmes de toute beauté, mêlant course d’usure, course d’anticipation et favorites au rendez-vous. Si l’échappée matinale n’a jamais véritablement réussi à prendre du champ, se faisant reprendre avant même la mi-course, le second gros coup du jour, sorti à 50km de l’arrivée, a en revanche été pris bien plus au sérieux par les favorites.

Et pour cause, on retrouvait en son sein la plupart des grosses formations (FDJ-Suez, Arkéa B&B Hotels, Cofidis) et des favorites comme Evita Muzic et Gladys Verhulst Wild, déjà. Avec un écart monté à plus de 50’’, le peloton a parfois donné l’impression de renoncer mais le travail de la Cofidis et surtout d’une exceptionnelle Eglantine Rayer (DSM-Firmenich PostNL), seule équipière de Juliette Labous, à la poursuite des sept filles de tête a finalement permis un regroupement à 31km de l’arrivée. La FDJ-Suez a alors une nouvelle pris la course en main en lançant la championne de France 2019 Jade Wiel à 25km de l’arrivée.

Là encore, l’écart est monté à presque une minute. Là encore, les relais appuyés de Rayer ont permis de se rapprocher. Après une première tentative infructueuse à 27km du but, Juliette Labous a remis ça à 10km de l’arrivée sur le sommet de la montée de la Pigeonnière (500m à 6%) et, cette fois, la 2e du Giro et 5e du Tour l’an dernier s’est extirpée du peloton avec autorité. Flanquée de deux FDJ-Suez, évidemment. Visiblement plus forte et plus fraîche que Gladys Verhulst Wild et Jade Wiel, la coureuse de la DSM-Firmenich PostNL devait néanmoins gérer le problème de la supériorité numérique adverse et la pointe de vitesse de Verhulst Wild, plus rapide sur le papier.

Un problème géré en deux temps en imposant d’abord un gros tempo sur le sommet de la côte des Biards (700 m à 6%) à 5 km de l’arrivée pour décrocher Wiel avant de contrôler Verhulst Wild dans le dernier kilomètre pour imposer sa puissance et remporter le sprint avec un vélo d’avance. Certes bien aidée par le mauvais sprint de la malchanceuse de la FDJ-Suez (4e deuxième place aux championnats de France, 5e podium), qui a lancé bien trop tôt sur un final en faux-plat montant. Le symbole d’une parfaite course d’équipe qui tombe finalement à l’eau, malgré quatre filles dans le top 6. Mais dans deux mois sur le Tour, c’est bien Juliette Labous qui se parera du maillot bleu-blanc-rouge.