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Coupe du monde biatlon - Du jamais vu depuis 27 ans : les Bleus face à la crainte d'un hiver sans victoire

Laurent Vergne

Mis à jour 08/03/2023 à 13:00 GMT+1

COUPE DU MONDE - Si Julia Simon peut plus que jamais rêver au gros globe de cristal, la musique n'est pas la même pour l'équipe de France masculine cet hiver. Avec seulement trois petits podiums au compteur, les Bleus peinent à exister face à l'armada norvégienne et son leader Johannes Boe. Au point que, pour la première fois depuis 1997, se dessine la perspective d'un hiver sans victoire.

"Oh non !" Quand Fillon Maillet rate sa dernière balle et laisse échapper le podium sur l'individuel

Après 16 courses, l'équipe de France masculine est toujours sevrée de victoires cette saison en Coupe du monde. Johannes Boe, il est vrai, a remporté à lui tout seul 13 de ces 16 épreuves. L'ogre norvégien n'a laissé traîner que quelques miettes cet hiver. Trois. Ses compatriotes Sturla Holm Laegreid et Joannes Dale en ont ramassé une chacun en s'adjugeant la poursuite et la mass start du Grand-Bornand au mois de décembre. L'autre est la propriété du Suédois Martin Ponsiluoma, lors de la course d'ouverture de l'hiver, à Kontiolahti. Lui seul a pu éviter jusqu'ici un Grand Chelem norvégien.
Les Bleus, ont, n'ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu. L'hégémonie presque délirante du roi Johannes ne laisse certes que peu de marge de manœuvre, en tout cas pour ce qui est des victoires. Il reste encore cinq courses (individuel et mass start cette semaine à Östersund, puis un sprint, une poursuite et une mass start lors des finales d'Oslo Holmenkollen) pour prolonger une série amorcée voilà plus d'un quart de siècle.
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Boe encore et toujours seul au monde, Ponsiluoma bluffant : le résumé de la poursuite

Il faut en effet remonter à la saison 1996-97 pour trouver trace d'un exercice sans la moindre victoire tricolore chez les hommes. C'était juste avant l'émergence de Raphaël Poirée, lequel allait ensuite signer au moins un succès par an pendant dix ans. Lors de la transition entre Poirée et Martin Fourcade, maître incontesté des années 2010, Vincent Defrasne ou encore Vincent Jay s'étaient chargés d'entretenir la flamme au sommet. Avec ou sans un leader incontournable, ces messieurs ont donc toujours réussi jusqu'ici à gratter au moins une petite victoire au cours des vingt-sept dernières années.

Boe truste les victoires et la Norvège les podiums

Mais l'exceptionnelle série menace donc de s'arrêter. Les difficultés récurrentes des deux principaux leaders, Quentin Fillon Maillet (touché par le Covid-19 dernièrement) et Emilien Jacquelin, qui a d'ores et déjà mis un terme à sa saison, ont fragilisé l'ensemble. Derrière, Fabien Claude pousse, mais il lui manque encore un petit quelque chose. La domination outrageuse de Johannes constitue une explication, mais elle ne peut être tenue comme seule responsable.
Au-delà des succès, la présence des Bleus sur les podiums s'est elle aussi raréfiée : seulement trois en 16 épreuves. Deux pour Emilien Jacquelin et un pour QFM. Les Championnats du monde à Oberhof au mois de février ont largement confirmé cette tendance : pour la première fois depuis 2009, soit juste avant l'émergence au top niveau de Martin Fourcade, l'équipe de France avait bouclé des Mondiaux sans la moindre médaille dans les épreuves masculines individuelles.
A titre de comparaison, en 2021 et 2022, les deux premières saisons post-Fourcade, les Français avaient cumulé... 32 podiums. Là aussi, la Norvège y est pour beaucoup. Outre l'insatiable Boe, la force du collectif nordique phagocyte tout. Sturla Laegreid est monté 11 fois sur la boîte, Tarjei Boe et Vetle Christiansen quatre fois chacun. Difficile d'exister dans ce contexte.
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Emilien Jacquelin au Grand-Bornand.

Crédit: Imago

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