Johannes Boe vainqueur de la poursuite à Hochfilzen : "C'est bon d'être de retour"

Il était pourtant parti avec 47 secondes de retard. Sur le sprint vendredi, Johannes Boe n'avait pu que confirmer ses difficultés du début de saison. Sa victoire sur la poursuite samedi, avec plus de 20 secondes d'avance sur son premier poursuivant, n'en est que plus éclatante. On a retrouvé le vrai visage du champion norvégien à Hochfilzen. Boe totalisait déjà 74 victoires en Coupe du monde avant de s'imposer dans la station autrichienne. C'est peu de dire qu'il connaît le goût du succès. Mais celui-ci a une saveur différente.

Le quadruple vainqueur du gros globe restait sur quatre courses individuelles sans victoire. C'est peu pour un biathlète normal. Mais à son échelle d'extra-terrestre, cela ressemble à une éternité. Il était impatient de relever enfin les bras sur la ligne d'arrivée. "C'est un grand soulagement et une grande satisfaction, a-t-il reconnu. Il faut savoir célébrer les victoires comme encaisser les défaites. C'est bon d'être de retour."

Ce retour, lui-même ne l'attendait pas. Il avait entamé le week-end autrichien sans éclat avec une 11e place anonyme vendredi sur le sprint, loin de son frère Tarjei Boe. C'était loin d'être la performance idéale pour aborder la poursuite en confiance. "J'étais assez triste et frustré hier (vendredi), a-t-il reconnu. Je ne sais pas vraiment comment c'est arrivé. Je ne pensais pas atteindre la victoire aujourd'hui. Mais j'ai poussé dès le début, et j'ai bien fini."

Boe s'est retrouvé. Et dans tous les aspects de la course. Il a redonné cette impression de voler sur les skis comme il ne parvenait plus à le faire depuis le début de la saison. Mais c'est bien sur le pas de tir que le Norvégien a fait la différence. Enchaîner les balles avec vitesse, dans un style un peu moins "scolaire" qu'à l'accoutumée, ne l'a pas empêché de signer un 19/20 essentiel pour lui permettre d'aller chercher la victoire.

Car il y a eu beaucoup de déchet au tir sur cette poursuite à Hochfilzen. Boe lui-même n'avait pas beaucoup de marges, avec plusieurs balles qui ont atteint la cible de justesse en terminant dans les coins. Mais cette réussite, il a su la provoquer. "Oui, le tir a été la clé, a-t-il confirmé. Il y a eu beaucoup de tirs ratés, donc il y avait une chance à saisir pour ceux qui avaient du retard au départ. Je n'ai jamais arrêté d'y croire."

La récompense est là. Et au-delà du déclic représenté par ce premier succès en individuel cette saison, la manière par laquelle il l'a obtenu est de nature à gonfler sa confiance pour la suite de la saison. "Les gens attendaient peut-être beaucoup cette première victoire, avançait-il en zone mixte à auprès de TV2, dans des propos rapportés par Nordic Mag. Gagner en partant onzième, je le vois comme un grand accomplissement." Et le meilleur moyen de relancer une machine enrayée jusqu'ici.