Tamgho, un pari olympique manqué mais mille autres projets : "Teddy, prends notre défense"

ParVincent Bregevin

Mis à jour 30/06/2024 à 00:07 GMT+2

Teddy Tamgho a manqué un pari fou samedi, échouant lors des championnats de France à se qualifier pour les Jeux Olympiques alors qu'il était sorti de sa retraite pour participer aux JO de Paris 2024. Mais l'ancien champion du monde du triple saut a déjà des tas de projets en tête. Et peut-être utiliser sa popularité pour jouer un rôle important pour l'athlétisme français.

Il aura eu le mérite de le tenter. Lancé dans un pari olympique fou qui l'a fait sortir de sa retraite, Teddy Tamgho, champion du monde 2013 du triple saut, ne l'a pas relevé. Il a de nouveau dit au revoir à la piste samedi à Angers et fourmille déjà de projets. "L'athlé, c'est terminé. Je passe à autre chose, c'est fini. Je vais entraîner, c'est tout. Là, je vais au 'McDo'", a-t-il lancé à même la piste angevine.

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Aux Championnats de France samedi, ultime occasion de s'inviter au Stade de France dans un mois, Tamgho s'est classé cinquième du concours avec un bond mesuré à 16,47 m (vent: +0,7 m/s), son meilleur de l'année (avec vent régulier) mais à distance des minima olympiques fixés à 17,22 m. "C'était mon plus", reprend-il à propos de son rêve olympique pour lequel il avait annoncé début 2023 sa volonté de sortir de sa retraite.

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Car au fil de sa carrière auréolée d'un sacre mondial en plein air en 2013 Moscou, grâce à un saut à 18,04 m, record personnel et record de France, et d'un autre en salle trois ans plus tôt à Doha, Tamgho n'a jamais participé à la grand-messe olympique. Des blessures l'ont privé des JO-2012 à Londres et des JO-2016 à Rio.

"Conscient du risque que je prenais"

"J'étais conscient du risque que je prenais (en revenant), j'avais pris en considération qu'il y avait peu de chances que ça réussisse, même si des signes montraient que c'était encore possible", poursuit le triple sauteur, revenu à la compétition en février, après quasiment cinq ans sans sauter.

Teddy Tamgho

Crédit: Getty Images

À peine ses pointes de nouveau rangées, Tamgho, déjà entraîneur, notamment du Burkinabé Hugues Fabrice Zango, champion du monde en titre et médaillé de bronze olympique en 2021, avait déjà la tête à mille et un projets. Après les Jeux de Paris dans ce rôle, il y a un diplôme en développement durable et changement climatique à boucler. "Derrière, j'enchaîne avec un autre master, en finance de marché", explique-t-il.

Autre chose le démange aussi : jouer un rôle - lequel ? - dans l'athlétisme français. "Y'a un petit truc dans ma tête (...) À croire qu'on va prendre la 'fédé' nous aussi, parce que je pense qu'on peut apporter des choses", a-t-il évoqué au micro du stade.

Un petit pic qui me dit: 'Pourquoi pas ?'"

"Disons que ça fait un long moment que les athlètes m'en parlent du fait que je peux apporter à la fédération, que je peux faire avancer les choses, que mon discours, ma vision, matchent avec la leur, développe-t-il, invité à préciser ses intentions en zone mixte. Il faut encore y réfléchir mais j'ai comme un petit pic qui me dit: 'Pourquoi pas ?'"

"Combien de fois les athlètes sont venus en cachette pour me dire des choses... Parfois ils me disent: 'mais Teddy, prends notre défense'", raconte-t-il encore. Dans quel rôle ? "Je ne sais pas, pour le moment il n'y a rien de dessiné", répond Tamgho.

"Il y a les JO dans un mois, il y a des personnes qui ont un mandat à terminer, il y a des élections" (à la FFA en décembre, ndlr). Ça me permet d'avoir du temps pour réfléchir si j'ai vraiment envie de construire quelque chose là-bas, de voir aussi comment les choses vont se passer, pour savoir si je viens, où, comment. (...) Et ce n'est même pas forcément au niveau de la fédération de manière directe, mais essayer d'apporter quelque chose en plus."

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