JO 2024 : Sha'Carri Richardson en forme olympique aux Trials, et grande favorite à Paris

Ses épaules ont beau être des plus larges sur le plateau féminin, il y avait matière à se demander si Sha'Carri Richardson allait supporter la pression qui pesait sur celles-ci aux sélections américaines sur 100 m samedi. Toute championne du monde en titre qu'elle est, l'Américaine n'avait d'autre choix que de monter sur la boîte pour disputer cet été ses premiers Jeux Olympiques.

Ce n'est de toute façon même pas son statut de favorite qui devait peser le plus lourd ; elle s'en accommode bien. Ce samedi, Sha'Carri Richardson courait surtout face aux démons de 2021, ceux qui l'avaient poussée à consommer de la marijuana avant les Jeux Olympiques de Tokyo pour surmonter la mort de sa mère. Testée positive, elle avait manqué le grand rendez-vous.

Samedi, une fois la qualification en poche, Sha'Carri Richardson n'a véritablement fini son sprint que dans les bras de sa grand-mère, laissant couler quelques larmes. L'émotion de l'Américaine portait autre chose de plus profond que la joie qui irradiait de ses deux compatriotes — et camarades d'entraînement — qui l'accompagneront à Paris, Melissa Jefferson et Twanisha Terry. "J'ai le sentiment que chaque chapitre que j'ai traversé dans ma vie était fait pour me préparer à ce moment, s'ouvrait-elle dès la fin de la course. Je suis très impatiente de représenter mon pays à Paris."

Pour la Texane, c'est comme si gagner cette course et décrocher un billet pour les Jeux Olympiques n'était plus qu'un objectif sportif. "Je mesure tout le travail que j'ai accompli, pas seulement physiquement mais aussi mentalement pour devenir la jeune femme mature que je suis aujourd'hui, savourait-elle quelques temps plus tard en conférence de presse. C'était une sensation surréaliste de pouvoir vivre ça et de le montrer au monde."

Et qu'elle ne s'en fasse pas, le monde a vu de quoi était capable Sha'Carri Richardson. En signant 10"71, meilleure performance mondiale de l'année, avec un départ très perfectible, l'Américaine a rappelé que personne ne lui résistait une fois le buste relevé, dès les 30 mètres. Du moins, quand ses émotions ne la perturbent pas. Richardson répète qu'elle s'est assagie, et elle le prouve maintenant à chaque course. Si elle a bel et bien a gagné sa bataille contre elle-même, cela s'annonce difficile de lui trouver une adversaire à sa mesure à Paris.