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Open d'Australie - Richard Gasquet contre Carlos Alcaraz : et si c'était l'heure de lancer le #Richard2024 ?

Cyril Morin

Mis à jour 16/01/2024 à 05:37 GMT+1

Opposé à Carlos Alcaraz ce mardi en night-session (à suivre sur Eurosport), Richard Gasquet aura les honneurs de la Rod Laver Arena pour ce qui pourrait être son dernier Open d'Australie. Le Français, 37 ans, est sorti du Top 100 la semaine passée, ce qui pourrait précipiter la fin d'une carrière hors norme en termes de longévité et de régularité.

Richard Gasquet qui frappe un revers lors de l'Open d'Australie 2022

Crédit: Imago

Ce fut d'abord un souhait, un désir même. Puis une blague récurrente, un petit clin d'œil aux amoureux de longue date du Français qui ont cessé d’y croire mais qui espéraient – secrètement – un retour de flammes. Chaque année, à l'approche de Roland-Garros et après chaque signe encourageant, Richard Gasquet avait droit à son "hashtag" sur Twitter. Le temps a filé, Twitter a, beaucoup, changé et Gasquet n'est plus vraiment prétendant à grand-chose, tennistiquement parlant, en cette année 2024.
Elle a d'ailleurs débuté par un petit évènement : sa sortie du Top 100 après 956 semaines de présence ininterrompue. La stat est tellement démente qu'il a fallu rouvrir les bouquins d'histoire pour constater que ni Sampras, ni Agassi, ni Connors n'ont connu une telle régularité au plus haut niveau malgré leurs glorieuses carrières.
S'il fallait une autre preuve supplémentaire de cette longévité dans l'excellence, on soulignera que, mardi, face à Carlos Alcaraz, "Richie" disputera son 73e tournoi du Grand Chelem, soit le même total que Novak Djokovic. Dans l'ère Open, seuls Roger Federer et Feliciano Lopez ont fait mieux (81).

Un match qui vaut le détour, forcément

Combien en disputera-t-il encore ? C'est une question qu'il semble se poser désormais. Son amour du jeu et son titre acquis à Auckland l'an passé lui avaient offert une place presque garantie dans les 100 mondiaux en 2023. Cette sortie du gotha mondial dessine un crépuscule logique mais qu'il cherche encore étirer le plus possible. "Là, j'ai envie d'y revenir le plus tôt possible, expliquait-il dans des propos relayés par l'Equipe vendredi. C'est sûr que le tirage du jour ne m'aide pas. Après, si ce n'est pas possible de remonter, je dirai au revoir. Il n'y aurait pas trop de sens de continuer longtemps à jouer en étant en dehors du top 100."
Mardi, c'est donc peut-être la dernière fois que Gasquet jouera en Australie, tournoi majeur qui lui a le moins réussi en carrière (8e de finale comme meilleur résultat en 2007, 2008, 2012 et 2013). L'identité de son adversaire empêche presque mécaniquement tout espoir même si Alcaraz débarque sans repère en Australie. Mais son niveau moyen, sa forme, son punch : tout laisse à penser qu'au meilleur des trois sets, la cause est entendue. La glorieuse incertitude du sport existe, certes, mais on ne risquerait pas notre PEL sur un scénario inattendu ce mardi.
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On pardonne plus à la beauté pure

Pour autant, cet Alcaraz-Gasquet vaudra forcément le détour. Parce que la présence de l'Espagnol garantit presque à elle seule des "hotshots" de qualité, parce qu'on a envie d'en savoir plus sur lui, à défaut de déjà tout savoir sur "Richie". Le Français, à sa manière, est aussi une assurance. Regarder Gasquet jouer, c'est retomber forcément sous le charme de cette main folle, de ce revers si élégant, si dévastateur, si délié. Les fulgurances sont plus rares, donc d'autant plus précieuses.
Si le retour de "Rafa" a éclipsé tous ceux dont le dernier tour de piste approche, ils ne doivent pas être oubliés. Andy Murray, Richard Gasquet, Gaël Monfils, Stan Wawrinka dans une moindre mesure puisqu'il espère encore être au rendez-vous l'année prochaine, sont des personnages du circuit, ceux qu'on consulte comme des oracles pour raconter la belle ou la bonne histoire venue du passé, ceux qu'on interroge sur les changements de règlements, ceux qui ont le mérite du temps long dans un sport qu'on cherche absolument à raccourcir.
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Richard Gasquet à Monte-Carlo en 2003

Crédit: Getty Images

Mais, avant cela, il reste de sacrés joueurs de tennis. Curieusement, le jugement à l'égard de Gasquet et de ses accomplissements en carrière fut moins sévère qu'envers Monfils ou Tsonga - au moins sur la fin. Peut-être parce que les attentes placées en lui, dès ses 9 ans et cette Une de Tennis Magazine, ont été jugées démesurées après coup, même par les plus offensifs. Sans doute aussi parce qu'on pardonne beaucoup de choses à la beauté pure.
Alors, en 2024, Gasquet n'a plus voix au chapitre quand il s'agit d'évaluer les meilleures chances françaises en Majeur. Arthur Fils, qui l'a indirectement expédié en dehors du Top 100, Adrian Mannarino ou Ugo Humbert sont désormais cités. Mais regarder "Richie", son revers long de ligne, sa préparation au service, son toc avant de recevoir, son obsession de récupérer la balle avec laquelle il vient de gagner le point, c'est une expérience qu'il convient de savourer encore un peu. Il n'est jamais trop tard pour lancer #Richard2024.
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