GP Australie 2024 | "Red Carpet", "Magie rouge" : Ferrari, un doublé et l'Italie se met à rêver

Des montagnes russes aux montagnes rouges. Dimanche, à Melbourne, la Scuderia Ferrari a signé un doublé qui lui manquait depuis le Grand Prix de Bahreïn en 2022. Une éternité pour le Cavallino. Mais que voulez-vous, ainsi va la vie des adversaires de Max Verstappen depuis maintenant deux saisons. L'abandon du Néerlandais, qui restait sur 43 courses terminées, a d'ailleurs bien arrangé les affaires de Carlos Sainz, vainqueur, et Charles Leclerc, deuxième. Mais qu'importe. En Italie, la célébration est immense ce lundi.

"La magie rouge", titre ainsi La Gazzetta dello Sport ce lundi. Le principal quotidien sportif du pays estime que "le travail de Frédéric Vasseurcommence à porter ses fruits". "Trois courses en 2024 qui confirment un déclic par rapport à la saison dernière, peut-on lire dans les colonnes du média aux pages roses. La monoplace est plus rapide en qualifications et consomme moins ses pneus en course. Mettre la pression à Red Bull, c'est mainenant possible."

Du côté du Corriere dello Sport, Melbourne a été témoin dimanche du déploiement d'"un red carpet (tapis rouge, ndlr)". "Un doublé sur ce tracé, une première depuis 20 ans", rappelle le quotidien, toutefois bien conscient que l'abandon de "Mad Max" a facilité les choses et "lancé Ferrari" vers cette victoire. "Incroyable doublé !", s'enthousiasme Tuttosport, évoquant une Ferrari et un Carlos Sainz "venus d'un autre monde". "Enfin une démonstration de force face à Verstappen et Red Bull (...) Et maintenant, on peut rêver", lit-on en Une du quotidien piémontais.

Dans cette belle histoire, un paradoxe. Celui de Carlos Sainz, érigé en héros après sa performance... mais qui sera débarqué en fin de saison pour laisser place à un certain Lewis Hamilton, qui a abandonné dimanche. Comme à Singapour en septembre dernier - où il avait mis fin à la première série de dix victoires de Verstappen -, l'Espagnol, à peine remis de son appendicectomie il y a 15 jours, n'a pas tremblé et remporte en Australie sa troisième victoire en F1, après Singapour en 2023 et Silverstone en 2022. De quoi donner des regrets au peuple rouge ?

"Il a gagné en tant que futur-ex pilote", estime La Gazzetta dello Sport, jugeant que Sainz "a pris une sacré revanche" en s'imposant dimanche. "D'un lit d'hôpital à la marche la plus haute du podium. L'Espagnol est le héros du jour. Régulier, rapide et lucide : il a la capacité de toujours donner le maximum (...) Sa revanche personnelle est aussi une réponse implicite au choix de Ferrari de ne pas le prolonger (...) Il a réagi avec caractère et confirmé qu'il était un pilote d'équipe", balance le quotidien transalpin. En Espagne, on défend bien évidemment son protégé. "Vengeance", titre AS. Pour Mundo Deportivo, ce fut tout simplement "un récital".

Si l'on essaie de garder les pieds sur terre de l'autre côté des Alpes, ce doublé donne l'envie de rêver. En grand. Si Max Verstappen reste certes en tête du championnat, Charles Leclerc passe en effet au deuxième rang et ne compte plus que quatre unités de retard sur le leader (51 points contre 47).

"Pour la première fois depuis deux ans, Red Bull se montre vulnérable, constate la Gazzetta. Mais Verstappen fait encore la différence." Interrogé sur le sujet, Frédéric Vasseur a préféré temporiser. "C'est encore trop tôt pour savoir si nous pouvons lutter pour le titre, a tempéré le Team Principal de la Scuderia. On doit profiter de ce doublé, il y a encore 21 courses pour lutter contre Verstappen. Nous étions rapides dès le début du week-end, l'un des plus 'propres' des dernières années." Pourvu que ça dure, du moins pour le suspense.