Messi adore ces soirées-là

Une passe décisive, un but. Pour un chef d'orchestre supposé en mal d'inspiration, Lionel Messi a montré face à Leverkusen qu'il avait encore les moyens de guider le Barça. Il a surtout prouvé que son efficacité restait en tout point exceptionnelle, notamment en Ligue des Champions. Auteur à la 88e minute de son septième but dans la compétition sur l'exercice 2011-2012, suite à un mouvement qu'il avait lui-même initié, l'Argentin est devenu mardi le meilleur buteur de l'histoire en phase finale de la coupe aux grandes oreilles avec 19 réalisations (1). Il a aussi égalé le nombre de réalisations marquées à l'extérieur sur une seule saison (7). Déjà meilleur buteur de l'épreuve lors des trois dernières éditions, ce qui le place déjà au niveau d'Eusebio, Jean-Pierre Papin ou Andreï Chevtchenko, il file vers le record absolu de Gerd Müller (4 fois meilleur buteur en 1973, 1974, 1975 et 1977). On a connu des coups de moins bien plus pénalisants. De fait, Messi a été la clef qui a débloqué un match durant lequel le Barça a longtemps ronronné.

Plus d'une demi-heure à douter. A jouer à la passe à dix pour ne se créer qu'une occasion, signée Messi, sur un centre de Fabregas (13e). Malgré ses 81% de possession de balle, Barcelone n'a jamais trouvé la passe juste dans la zone de vérité pendant un premier tiers de match stérile. C'est Messi qui a réveillé les acteurs par une passe lumineuse de l'extérieur du gauche dans la profondeur, depuis le rond central, qui a envoyé Alexis Sanchez vers un but tout fait (41e). Une pierre de plus à l'édifice de la Pulga : le numéro 10 du Barca est impliqué sur 48% des buts de son équipe cette saison (21 passes, 38 buts) toutes compétitions confondues.

Le jeu collectif du Barça a été allumé par cette étincelle. A chaque toucher de ballon de Messi, l'arrière-garde du Bayer s'est retrouvée aux abois, comme sur ces deux feintes, qui ont mis autant de défenseurs au sol, avant que le ballon piqué de l'Argentin ne trouve le poteau (73e). L'Argentin a achevé le travail à la reprise d'un beau travail d'Alves (88e). "Avec tout le travail qu'il avait fait avant, j'avais envie qu'il marque", a souri le Brésilien après la rencontre.

Visiblement plus concentré sur l'actualité chaude du Barça, qui a 10 points de retard sur le Real Madrid en Liga depuis dimanche, Messi attendait beaucoup de ce match à Leverkusen. "Il fallait qu'on change d'état d'esprit après ce qui est arrivé en Liga , a-t-il déclaré mardi soir. C'est la Ligue des Champions, et on savait que ce serait un match compliqué." Mardi matin, la presse madrilène commençait à disserter sur l'avance prise par Cristiano Ronaldo en début de saison dans la course au Ballon d'Or, qui vient de sacrer l'Argentin trois fois de suite. Cristiano Ronaldo a certes marqué un triplé avec le Real (contre Levante, 4-2), pendant que le Barca s'inclinait (2-3 face à Osasuna), mais le duel à distance entre les deux meilleurs joueurs du monde est loin d'être terminé.