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PSG, Lens, OM : Cette Ligue 1 mérite mieux qu’un champion qui s'en moque

Cyril Morin

Mis à jour 03/04/2023 à 22:12 GMT+2

LIGUE 1 - Leader encore confortable malgré une nouvelle défaite dimanche face à l'OL (0-1), le PSG est le plus à même de décrocher le titre en fin de saison. Mais en cette année où la L1 a régalé par son intensité et ses projets de jeu affirmés, il serait dommage que son champion, défaillant ces dernières semaines, soit presque l'un des pires symboles de cette évolution.

"On en vient à se demander si Angers ne peut pas battre le PSG"

Laurent Blanc a raison. "Quand la Ligue des Champions s’arrête, tout est fini et on parle déjà de la suite à Paris", expliquait dimanche le technicien de l'OL, qui connaît son PSG sur le bout des doigts pour y avoir laissé un souvenir que les supporters ne pensaient pas forcément chérir autant. Au Parc, dimanche, ce fut une nouvelle soirée teintée de résignation et de découragement. Presque de gêne. Un leader ne devrait pas se comporter comme ça.
De cette soirée sans révolte, et donc sans vie, émergent seulement Danilo Pereira, intronisé communicant de crise en l'absence des prétendus "cadres", et Christophe Galtier, seule incarnation d'une direction mutique et franchement trop absente dans une période si troublée. Le coach a forcément sa responsabilité engagée dans la situation actuelle. Mais le laisser seul face à la marée, c'est un peu vite oublier qu'il n'est que le capitaine d'un bateau qui fait naufrage depuis de longues semaines maintenant.

7e de L1 en 2023

Alors, le PSG mérite-t-il d'être champion, comme cela semble acquis depuis un soir de février au Vélodrome ? Oui, puisque les mathématiques sont infaillibles. Ce PSG-là, en revanche, n'a plus grand-chose à voir avec l'équipe imparfaite mais au moins bien plus cohérente du début de saison. Comme prédit, la Coupe du monde a pesé plus lourd à Paris qu'ailleurs. Depuis janvier, Paris occupe la 7e place du championnat, derrière Monaco, Marseille, Reims, Nice, Lille et Lens. On a connu leader plus implacable et moins contestable.
Mais pour le bien de la L1, le PSG doit absolument passer d'un statut de leader discutable à celui de discuté. Ce lundi, au sortir de la 29e journée, le club parisien ne dispose plus que six points d'avance sur Lens et l'OM, un gouffre pas si insurmontable. Les saisons passées, hormis en 2021 et le titre lillois, Paris en comptait le double, minimum, sur son poursuivant le plus proche. "Nous avons des points d’avance mais nous brûlons nos jokers", a même reconnu Galtier.
Voilà donc la périlleuse mission qui s'impose presque au RC Lens ou à l'OM en cette fin de saison : faire de cette saison 2022-2023 le symbole du renouveau de notre championnat. Puisque cela ne passera pas par la scène continentale, autant le faire sur la scène nationale. Rarement Paris aura été si prenable sous l'ère QSI. Rarement ses dauphins ont eu d'aussi belles tronches de belle histoire.
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Marquinhos se jette face à Loïs Openda

Crédit: Getty Images

Lens et l'OM ne sont pas programmés ? Tant mieux

Celle de Lens, d'abord et son équipe taillée pour la course à l'Europe plus que pour celle au titre. Mais à force de travailler ensemble, le club artésien s'impose comme une force à considérer pour l'avenir mais déjà au présent. Après un coup de mou légitime, les Lensois tirent profit d'un mercato hivernal ciblé et encore de très haut niveau. Des talents au service du collectif, un sens du sacrifice, un coach ambitieux et un style de jeu en phase avec les évolutions modernes : ce RC Lens est le parfait miroir de cette saison emballante dans l'Hexagone.
C'est aller un peu vite en besogne mais à écouter la troupe lensoise, il ne faut rien s'interdire, surtout pas d'y croire. Leur calendrier est l'un des plus relevés dans les semaines à venir (Strasbourg, PSG, Monaco et Marseille, notamment) mais il se dégage quelque chose d'animal de cette équipe quand elle enclenche son pressing, poussée par les encouragements de Bollaert. Que cette armée ne soit pas programmée pour aller si haut donne encore plus envie de les voir approcher les sommets, avec la fraîcheur qui les caractérise.
L'autre missionné est presque un mauvais élève. Où en serait l'OM si son bilan était aussi équilibré à domicile qu'à l'extérieur ? Devant Paris, pour sûr. Les points laissés en route ont été si nombreux ces dernières semaines (Monaco, Nice, Strasbourg, Montpellier) qu'on en vient presque à blâmer des Phocéens pourtant pas taillés non plus pour le titre. Mais l'acceptation d'Igor Tudor, l'abnégation d'Alexis Sanchez ou les envolées de Chancel Mbemba ont aussi rythmé un championnat qui permet à Marseille de croire en un destin durable et pérenne.
Renverser ce PSG, aussi moribond soit-il, constituerait un exploit à ne pas nier pour deux équipes qui réalisent déjà des saisons historiques, d'un point de vue comptable au moins. Dépasser le PSG, ce serait surtout valoriser des projets où le collectif prime, là où Paris s'interroge encore à prolonger des noms. Le pied de nez serait bienvenu et symbolique d'un virage pris par la L1 que le club de la capitale se refuse encore à effectuer. Histoire que le sens de l'histoire se conjugue bien au présent.
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