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NBA Cup : Le (sale) tour de magie

Christophe Gaudot

Mis à jour 12/12/2023 à 07:31 GMT+1

Adam Silver, le grand patron de la NBA, a réussi son coup. Son "In-season Tournament" ou "NBA Cup" fut une réussite médiatique et sportive avec en point d'orgue, le sacre des Los Angeles Lakers de LeBron James. La cerise sur un gâteau qui a, une nouvelle fois, détourné l'attention sur le vrai problème de la NBA, à savoir la longueur de sa saison régulière.

LeBron James, la star des Los Angeles Lakers... et de la NBA Cup

Crédit: Getty Images

Adam Silver pouvait avoir le sourire. Flanqué de Bob Iger, grand patron de Disney, qui diffuse la NBA via ESPN, le boss de la NBA ne pouvait manquer la première finale de son bébé, la NBA Cup. Voir le meilleur joueur du monde, LeBron James (Los Angeles Lakers), en être la star n'a rien enlevé à un grand barnum que la ligue a considéré comme nécessaire pour réduire les temps morts durant sa longue saison régulière. La vérité, c'est que tout ceci n'est que de la poudre aux yeux.
S'il fallait reconnaître une chose à la NBA, notons qu'elle a parfaitement intégré son tournoi dans sa saison régulière. A l'exception de la semaine écoulée, qui a quand même vu la saison "classique" avancer, le calendrier ne fut pas vampirisé par la NBA Cup. Ainsi, ceux qui souhaitaient s'y plonger ont pu le faire pendant que les autres pouvaient gentiment fermer les yeux sur ce qu'il se passait.

L'intensité au rendez-vous : oui, et alors ?

L'autre point positif réside, dit-on, dans l'intensité des matches à un moment de la saison où la NBA souffre cruellement d'un manque en la matière. Oui, les équipes ont joué le jeu et à voir la joie des joueurs des Los Angeles Lakers, qu'elle soit exagérée ou non, on comprend qu'avec une carotte au bout, tout le monde joue du bâton pour avancer plus vite que les petits copains. Par ailleurs, voir les franchises jouer "à la vie, à la mort" (avec le nombre de guillemets que vous voudrez) dans des matches couperets tranche avec des tours de Playoffs au meilleur des 7 matches.
Tout ceci est vrai et la NBA Cup version 1 a 100% de chances d'en connaître des suivantes. Et pourtant, les quelques semaines qui viennent de s'écouler ne prouvent qu'une seule chose : la ligue fera tout pour éviter de devoir prendre la seule décision qui s'impose, à savoir réduire la durée de sa saison régulière.
Principal argument des défenseurs de la NBA Cup, l'intensité mise dans une période habituellement plus calme, peut aisément se retourner. Si les joueurs ont besoin d'un titre qui ne vaut rien et d'un chèque de quelques centaines de milliers de dollars pour jouer à 100% et pas à 80 ou 90, on pourrait penser avoir réglé le problème en leur offrant ces palliatifs nécessaires. En fait, on cache la vérité et au fond la NBA le sait.

La santé des joueurs vaut-elle quelques dollars de plus ?

Pourquoi le début de la réduction des matches n'est-il jamais pris au sérieux ? Avec ses 16 rencontres de saison régulière, la NFL n'a évidemment jamais ressenti le besoin d'ajouter un tournoi artificiel pour doper l'intérêt des fans. Quand tous les matches comptent vraiment, personne n'a besoin d'en créer de nouveaux avec un intérêt que vous vendez supérieur…
De la même manière qu'elle a installé des règles anti "load management" (cette pratique qui consiste à faire reposer certains joueurs sur quelques matches pendant la saison), la NBA fait tout pour détourner l'attention. Dire aux franchises qu'il faudrait réduire le nombre de matches reviendrait à leur signifier une baisse des revenus (droits TV, billetterie…). Et ça, la NBA, ligue qui se porte pourtant très bien financièrement - ce n'est pas Michael Jordan qui a réussi une sacrée plus-value avec ses Hornets qui dira le contraire - ne veut pas s'y résoudre.
Le plus embêtant dans tout ça, c'est peut-être la participation active des joueurs. Leur santé vaut-elle 500 000 dollars ? Prompts à se reposer ou à critiquer une saison régulière trop longue, les stars ont plongé dans la NBA Cup, oubliant au passage leur combat. Ou comment se tirer une balle dans le pied pour quelques dollars de plus. Gageons au moins que le titre obtenu par les Lakers ne vaille pas plus dans deux ou trois ans qu'une victoire au All-Star Game. A écouter certains, LeBron James est désormais le seul à avoir "tout gagné en NBA". Michael Jordan n'a "que" ses six titres NBA mais lui n'avait jamais de problème d"intensité.
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